Assahafa.com
L’ambassadrice du Canada aux États-Unis explique aux Américains l’importance des relations entre les deux pays, alors que les démocrates élaborent leur politique étrangère et s’unissent derrière la vice-présidente Kamala Harris lors de la convention nationale du parti.
Kirsten Hillman, présente à Chicago, discute avec les démocrates de la manière dont le Canada rend les États-Unis plus forts, plus résilients, plus sûrs et plus prospères.
Des milliers de militants et de politiciens démocrates se sont rendus à Chicago pour cet évènement de quatre jours dans l’espoir de renforcer l’enthousiasme suscité par Mme Harris depuis qu’elle s’est rapidement hissée le mois dernier au sommet du « ticket » présidentiel pour le 5 novembre.
Mme Harris a fait une apparition surprise lundi soir pour remercier en personne Joe Biden avant que le président ne prononce un discours où il a dressé un bilan de son administration et passé le relais à sa vice-présidente.
L’ancien président Barack Obama et sa femme Michelle s’adresseront aux délégués mardi soir.
Les démocrates disent que les discours compareront un avenir prometteur sous le leadership de Mme Harris avec ce que le parti considère comme le plan du candidat républicain Donald Trump « pour faire reculer l’Amérique ».
Entre-temps, Mme Harris et son colistier, le gouverneur du Minnesota, Tim Walz, tiendront un rassemblement à Milwaukee mardi, espérant consolider leur base partisane dans cet État clé, alors que la course présidentielle s’intensifie. Mme Harris devrait rentrer à Chicago tard dans la soirée.
L’ambassadrice Hillman fait partie d’une poignée de Canadiens qui cherchent à entrer en contact avec autant d’élus que possible pendant cette convergence des démocrates cette semaine à Chicago. Le député libéral John McKay, coprésident du groupe interparlementaire Canada-États-Unis, est aussi présent à la convention.
Le chef du Bloc québécois, Yves-François Blanchet, a également prévu d’établir de nouveaux contacts et d’assister à des réunions pendant ce grand rassemblement partisan.
Chaînes d’approvisionnement
Les discours de la convention n’ont pas permis jusqu’ici de savoir si Mme Harris adopterait une approche différente en matière de commerce avec le Canada, mais des experts s’attendaient à ce qu’elle suive probablement la voie tracée par M. Biden.
« Le défi pour le Canada est, comme cela a toujours été le cas, de s’assurer que les Américains sachent que la politique de création d’emplois aux États-Unis n’est pas renforcée par des chaînes d’approvisionnement moins efficaces avec le Canada », a déclaré Mme Hillman lundi soir.
Au contraire, a-t-elle ajouté, l’approfondissement des chaînes d’approvisionnement et des relations bilatérales rend les deux économies plus résilientes, autonomes et efficaces.
Mme Hillman avait aussi assisté à la convention nationale républicaine à Milwaukee, au Wisconsin, le mois dernier, où elle a rencontré des sénateurs, des représentants et des membres de l’administration précédente de M. Trump.
La révision imminente de l’Accord Canada – États-Unis – Mexique en 2026 pèse lourd pour les observateurs canadiens de cette campagne présidentielle américaine.
Pendant sa présidence, M. Trump a forcé une renégociation de l’Accord de libre-échange nord-américain (ALENA). Mme Harris faisait partie des 10 sénateurs américains qui ont voté contre le nouvel accord, parce qu’il ne protégeait pas suffisamment les travailleurs américains ou l’environnement.
M. Trump a menacé d’imposer davantage de droits de douane et de réduire l’aide à l’Ukraine s’il retournait à la Maison-Blanche.
L’éternelle question du bois d’œuvre
Si le mandat de M. Biden a apporté une certaine stabilité aux relations avec le Canada, il y a également eu des tensions au sujet des règles du « Buy American Act » (la loi protectionniste « Achetez américain ») de son administration.
Le bois d’œuvre et la taxe canadienne sur les services numériques sont de grandes pommes de discorde pour les républicains et les démocrates.
Selon l’ambassadrice canadienne, Mme Harris et, surtout, son colistier, Tim Walz, ont une compréhension spécifique de la relation entre les États-Unis et le Canada.
L’État de M. Walz, le Minnesota, partage une frontière de 885 kilomètres avec le Canada, au sud de l’Ontario et du Manitoba. Mme Hillman a affirmé qu’il se rendait aux célébrations de la fête du Canada dans son État. « C’est un grand passionné du Canada. »
Mme Harris a pour sa part passé une partie de sa jeunesse à Montréal et elle entretient une relation importante avec le Canada.
« Elle a une très bonne compréhension de notre pays et c’est important, soutient Mme Hillman. Ça ne résout pas tous les problèmes – ça ne le fera jamais –, mais ça aide certainement. »
Source: la presse