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La ministre des Affaires étrangères, Mélanie Joly, a déclaré que le Canada fournira un million de dollars pour aider à endiguer la mpox en Afrique, alors que son gouvernement élabore un plan qui a souvent été repoussé sur la façon de collaborer avec le continent.
Le financement ira à l’Organisation mondiale de la santé (OMS) qui tente de contenir la propagation du virus autrefois connu sous le nom de variole simienne, qui se propage rapidement à travers l’Afrique.
Mélanie Joly visite lundi un centre de coordination de la vaccination en Côte d’Ivoire, avant de passer deux jours en Afrique du Sud à partir de mercredi.
La visite dans ce pays d’Afrique de l’Ouest vise à explorer les priorités communes en matière de lutte contre le terrorisme et à affirmer les liens du Canada avec les pays anglophones et francophones.
Les réunions en Afrique du Sud permettront à Mme Joly de discuter du partenariat économique entre les deux pays et de marquer les 30 ans de la fin de l’apartheid.
Le voyage survient quelques jours seulement après que les libéraux ont lancé des consultations sur leur approche en matière de partenariats en Afrique, notamment afin de réfléchir au meilleur endroit où placer les diplomates et aux enjeux prioritaires.
Les Centres africains de contrôle et de prévention des maladies ont demandé au Canada de faire don d’une partie de sa réserve de vaccins qui peuvent aider à endiguer la mpox, mais Ottawa a seulement répondu qu’il étudiait comment il pouvait aider.
Le financement récemment annoncé servira à améliorer les systèmes de détection et de signalement de la maladie, notamment en renforçant les tests de laboratoire et en accélérant la recherche, a indiqué le bureau de Mme Joly.
Le financement s’appuie sur une contribution de deux millions de dollars que le Canada a versée à l’OMS pour répondre aux urgences sanitaires dans le monde entier.
L’Afrique du Sud avait déjà reproché à des pays comme le Canada d’avoir accumulé des vaccins contre la COVID-19 dont l’Afrique avait cruellement besoin et de ne pas soutenir les efforts visant à lever les brevets sur les médicaments et vaccins contre la COVID-19 dont la fabrication était rarement autorisée dans les pays africains.
« Le Canada soutient ses partenaires africains et multilatéraux dans leurs efforts pour accélérer la réponse à l’épidémie actuelle de mpox », a déclaré Mélanie Joly dans un communiqué. « Nous sommes prêts à contribuer à la réponse mondiale et à faire notre part pour freiner la propagation du virus. »
Les libéraux élaborent ce qu’ils ont d’abord appelé une stratégie pour l’Afrique depuis près de trois ans, mais ont rétrogradé le projet l’année dernière pour l’appeler un cadre. En avril, un haut fonctionnaire a déclaré qu’il n’y avait plus de nom officiel pour désigner ce plan, qu’Ottawa appelle désormais depuis cette semaine son « approche » à l’égard du continent.
Des experts en administration publique ont déjà souligné que les stratégies font référence à des plans pluriannuels qui prévoient souvent des allocations de fonds, tandis que les cadres sont un ensemble générique de principes.
En 2022, les sénateurs du comité des affaires étrangères ont averti que le Canada prenait du retard, tant par rapport à ses pairs que par rapport à ses adversaires, dans la formation de liens économiques sur le continent.
L’Afrique va à contre-courant d’une tendance mondiale au déclin démographique, avec une population jeune en plein essor et une série d’accords commerciaux et de projets d’infrastructure qui, selon les économistes, conduiront à des croissances économiques rapides.
Le Canada s’est déjà engagé à élaborer une sorte de plan de coopération économique avec l’Afrique et a conclu les consultations à ce sujet l’été dernier. On ne sait pas si ce projet sera intégré dans l’approche plus large dirigée par la ministre Joly.
Les experts en aide internationale ont appelé le Canada à mieux faire connaître les projets qu’il finance sur le continent et à adopter une approche plus cohérente à la fois en matière de développement et de commerce.
Des groupes comme One Campaign et Cuso International ont soutenu que le Canada perd de sa pertinence en raison de son désengagement continu, cédant ainsi du terrain à la Russie et à la Chine.