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Les gouvernements provincial et fédéral souhaitent mieux outiller les fermes de l’Île-du-Prince-Édouard afin de faire face au changement du climat.
Pour ce faire, les deux paliers de gouvernement ont annoncé un investissement de 1,3 million de dollars sur cinq ans, des fonds tirés du Programme de résilience agricole.
Cette initiative permettra de financer des projets de recherche liés à l’adaptation aux changements climatiques, à la résilience des infrastructures et à la santé mentale en agriculture.
Rusty Bitterman, un agriculteur qui élève du bétail et des moutons avec son épouse à Shamrock, voit cette initiative d’un bon œil.
Je pense que c’est formidable
, lance-t-il avant d’ajouter que sa ferme a été visitée lorsque le programme a été élaboré. Nous réfléchissons à long terme sur plusieurs années, des décennies même. Lorsqu’on fait quelque chose, on se demande toujours quel impact cela aura sur la prochaine génération qui va exploiter cette ferme.
L’agriculteur tente de rendre sa ferme la plus autonome possible afin d’être mieux préparé à un autre événement météorologique extrême, comme la tempête post-tropicale Fiona.
Pour ce faire, il construit plus des granges au cas où l’une serait détruite pendant une tempête et ajoute des étangs dans lesquels ses animaux pourront s’abreuver en cas de panne électrique.
Selon Rusty Bitterman, le climat changeant a rendu l’agriculture plus difficile ces derniers temps, et cette année ne fait pas exception.
Par exemple, ses plans d’ensemencement ont été perturbés au printemps dernier en raison de la météo.
Il y a eu une longue période de sécheresse en début de saison. Nous n’avions tout simplement pas la pluie dont nous avions besoin
, raconte-t-il.
La chaleur et l’humidité semblent monter tranquillement depuis trois ou quatre ans, c’est une combinaison très difficile.
Pour faire face à ces défis, l’agriculteur expérimente de nouvelles techniques, notamment l’utilisation de cultures de couverture qui peuvent être utilisées comme fourrage.
Les risques de sécheresses et d’ouragans font en sorte qu’il reste néanmoins difficile de garder ses animaux et ses sols en bonne santé.
La province dit vouloir aider
Alors que la météo demeure une menace, le ministre de l’Agriculture de l’Île-du-Prince-Édouard, Bloyce Thompson, dit souhaiter que le secteur agricole de la province puisse se reconstruire et être plus fort à la suite du paysage de Fiona.
L’agriculture est la plus grande industrie sur l’île
, dit-il. C’est en quelque sorte notre moteur économique. Je suis moi-même fermier et je connais les défis du milieu, et tout ce que nous pouvons faire pour alléger ces stress est important.
Le ministre indique que le nouveau programme d’aide permettra par exemple aux agriculteurs de faire des mises à niveau de leurs installations vieillissantes afin qu’elles soient en mesure de résister à la météo extrême et alléger, par le fait même, le stress avec lequel vivent les fermiers.
Il faut toujours répondre présent pour les agriculteurs
, dit M. Thompson. Ils ont un poids énorme sur leurs épaules. Je suis un fervent défenseur de la santé mentale dans l’agriculture, et tout ce que nous pouvons faire pour aider est important.
Source: Radio Canada