Assahafa.com
Au lendemain du signalement d’une nappe d’hydrocarbures flottant sur le fleuve Saint-Laurent à la hauteur de Pointe-aux-Trembles, dans l’est de Montréal, les autorités ont commencé vendredi matin le pompage de la substance et ont annoncé qu’il s’agit d’huile à moteur, dont on ne connaît toujours pas la source.
« Des mesures de mitigation ont été mises en place et une entreprise a été mandatée pour effectuer le pompage du produit. Le travail pour trouver la source de la pollution se poursuit », écrit le ministre de l’Environnement, Benoit Charette, sur le réseau social X.
« Il n’est pas exclu que le produit soit le même qui avait été signalé au Port de Montréal mercredi. Une petite portion du produit aurait pu rester coincée dans ce secteur », a ajouté une porte-parole du ministère, Ghizlane Behdaoui. « Urgence-Environnement s’assure que les mesures nécessaires à la sécurité de la population et à la protection de l’environnement soient mises en place. »
Des barrières flottantes ont été installées pour tenter de circonscrire la flaque iridescente et visqueuse, tandis qu’un long tuyau relié à un camion-citerne pompe la matière qui se trouve à la surface de l’eau.
Des représentants de la Garde côtière canadienne, du ministère de l’Environnement du Québec, du Service québécois de la faune et de la Gendarmerie royale du Canada étaient sur les lieux, mais aucun d’eux n’était autorisé à parler aux médias.
Des membres d’organismes de protection de l’environnement se sont aussi déplacés, inquiets des conséquences possibles sur la faune et la flore. « Au moins, la fuite est circonscrite, et trouver la source ne devrait pas être long », a souligné Alain Saladzius, président de la Fondation Rivières.
La nappe s’étend au large sur plusieurs centaines de mètres, entre les boulevards du Tricentenaire et Saint-Jean-Baptiste. Des dizaines de mètres de rivage sont couverts de matière noire à proximité de la marina de Pointe-aux-Trembles.
« Par mesure préventive, nous maintenons la fermeture de la rampe de mise à l’eau et nous invitons la population à éviter le secteur pour ce qui est des activités nautiques, et ce, jusqu’à ce que la situation se résorbe. On tient tout de même à rassurer que l’eau dans le secteur est potable et peut être consommée sans danger », a souligné, dans une déclaration écrite, la mairesse de Montréal, Valérie Plante.
La mairesse de l’arrondissement de Rivière-des-Prairies–Pointe-aux-Trembles, Caroline Bourgeois, s’est présentée sur les lieux, mais elle a dit attendre les résultats des analyses du ministère de l’Environnement avant de commenter l’incident.
Des villes sur le pied d’alerte
La situation est par ailleurs surveillée de près par plusieurs autres villes situées le long du fleuve Saint-Laurent en raison des risques de contamination subséquents.
À Lavaltrie, le directeur général de la Ville, Marc-Olivier Breault, assure qu’un protocole est en place. « Ça nous préoccupe, c’est certain. On est en contact direct avec le gouvernement et plusieurs autres. Notre prise d’eau est dans le fleuve, et elle est testée presque toutes les demi-heures », dit-il.
« Je sais qu’ils suivent la propagation dans le fleuve de près avec un drone. Si ça arrive, on avisera notre population de réduire leur consommation, le temps que la marée passe. Et on ne traitera pas l’eau pendant ce temps. Tous nos opérateurs ont été avisés », poursuit M. Breault.
On a tout un plan d’action qui va être déployé pour s’assurer qu’on n’aura pas à traiter de l’eau qui pourrait avoir des hydrocarbures.
Marc-Olivier Breault, directeur général de la Ville de Lavaltrie
La Régie intermunicipale d’eau potable, qui dessert les villes de Saint-Amable, Sainte-Julie et Varennes, indique de son côté qu’elle « restera vigilante quant à l’évolution de la situation et demeure prête à intervenir si la situation le nécessite ».
Son directeur général, Jean Bergeron, a toutefois indiqué que « la localisation de notre prise d’eau, située entre l’île aux Fermiers et les berges du parc de la Commune à Varennes, élimine tout risque de contamination associée aux nappes identifiées ».
« De plus, nos installations font l’objet de surveillances constantes et nous investissons régulièrement dans la sécurisation et la mise à jour de notre réseau », a poursuivi M. Bergeron.
À Verchères, la responsable des communications, Karine Brodeur, a également fait valoir que la vigilance était de mise. « Nous sommes au fait de la situation et attentifs à l’évolution de celle-ci », a-t-elle dit, en précisant néanmoins que « notre prise d’eau n’est pas une prise d’eau de surface ».
Source: la presse