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Le ministre de l’Environnement confirmera cet automne dans un règlement l’interdiction complète de la vente de véhicules neufs à combustion en 2035.
Avis aux intéressés: les véhicules neufs légers à combustion de l’année 2034 seront les derniers modèles à être vendus sur le territoire Québécois.
«C’est dans la loi», signale le ministre de l’Environnement, Benoit Charette.
Il est vrai que le gouvernement de la CAQ avait déjà inscrit son intention d’interdire la vente de véhicule à essence en 2035. Aujourd’hui, le ministre Charette annonce le dépôt du projet de règlement qui viendra confirmer cette interdiction.
Ainsi, les modèles 2034 et les précédents ne pourront plus être vendus ou loués au Québec à partir du 1er janvier 2035.
«On est rendu à cette étape-là. Il n’y aura plus de vente de véhicule à essence après 2035, mais il faut maintenant adapter notre réglementation en conséquence», a dit le ministre.
Le secteur des transports est celui qui émet le plus de gaz à effet de serre au Québec avec 42,6% des émissions globales selon le plus récent bilan.
Le Québec cible d’ailleurs une réduction de 37,5% de ses émissions de GES d’ici 2030.
AJUSTEMENTS À PRÉVOIR?
Des consultations publiques auront lieu dans les prochaines semaines et le projet de règlement sera ensuite adopté.
À court terme, le gouvernement a comme cible d’avoir 2 millions de véhicules électriques sur les routes du Québec pour 2030.
Selon le bilan du Plan pour une économie verte, des modifications pourraient être amenées au règlement.
«Il est prévu qu’une évaluation de la maturité du marché soit effectuée par le gouvernement vers 2030, afin de permettre d’éventuels ajustements, pour garantir une transition réussie en 2035», signale le ministère de l’Environnement dans son communiqué.
Avec sa Norme véhicule zéro émission (VZE), Québec force déjà les constructeurs automobiles à vendre un pourcentage strict de véhicule électrique chaque année.
S’ils n’atteignent pas les standards, ils doivent acheter des crédits carbone pour compenser. La norme est de plus en plus sévère, jusqu’à l’obligation de vendre 100% de véhicule électrique en 2035.
Au printemps, le Québec comptait près de 270 000 véhicules entièrement électriques ou hybrides rechargeables.
Au premier trimestre 2024, les véhicules électriques représentaient 22,1% des nouveaux véhicules légers qui ont été immatriculés au Québec.
«FAIRE CONFIANCE AUX CONSOMMATEURS»
L’analyste senior en politiques publiques à l’Institut économique de Montréal Gabriel Giguère estime que le gouvernement devrait s’assurer d’avoir suffisamment d’électricité pour répondre à nos besoins avant d’interdire les véhicules à essence.
«Québec devrait plutôt faire confiance aux consommateurs afin d’évaluer quels produits répondent le mieux à leurs besoins», a-t-il déclaré.
Le PDG de la Corporation des concessionnaires automobiles du Québec (CCAQ), Ian P. Sam Yue Chi, estime que le gouvernement ne doit pas sous-estimer les défis inhérents à la vastitude du territoire québécois.
«Nous constatons qu’aucune exception régionale n’ait été prévue dans le projet de règlement. Nous prenons néanmoins acte d’une certaine ouverture de la part du gouvernement, qui affirme avoir l’intention de faire», a-t-il affirmé.
QUÉBEC MISE SUR LES BORNES
Malgré la fin de la subvention à l’achat d’un véhicule électrique dès 2027, Québec croit pouvoir atteindre ses objectifs grâce à l’amélioration de ses infrastructures de recharge et la formation de la main-d’œuvre pour l’entretien des véhicules électriques.
Lors du plus récent budget, le gouvernement Legault a annoncé que la subvention de 7000$ pour l’achat de véhicule vert sera réduite graduellement dès l’an prochain avant de disparaître en 2027.
Selon un récent sondage Léger Le Journal -TVA Nouvelles, pas moins de 52% des gens jugent que la disparition progressive du rabais gouvernemental sur les voitures électriques annoncées dans le récent budget est une mauvaise mesure.
Une personne sur quatre n’a plus l’intention de se procurer un véhicule vert s’il n’y a plus de subvention. «Le quart des acheteurs potentiels disent: je vais retourner au véhicule à essence», soulignait le sondeur Christian Bourque.
Dans son communiqué annonçant le dépôt d’un règlement pour interdire la vente des véhicules à essence dès 2035, le ministère de l’Environnement soutient s’être doté d’un budget de 514 millions $ jusqu’en 2028 afin de fournir des infrastructures de recharge «accessibles, fiables et performantes».
Le ministère de l’Environnement estime que le marché du véhicule électrique est sur le point d’atteindre sa maturité et croit que la popularité grandissante des modèles électriques est indéniable.
«On arrive à un moment où on a besoin de plus de bornes pour favoriser l’utilisation de véhicule électrique», avait mentionné le ministre des Finances, Eric Girard, pour expliquer la décision de couper le populaire programme Roulez vert.
Le ministre de l’Environnement, Benoît Charette, affirmait qu’il «ne pense pas» que les gens vont se tourner vers les véhicules à essence pour autant.
«On peut faire le pari ensemble, d’ici trois ans, le prix des véhicules zéro émission va diminuer», avait-il dit.
OBJECTIF 100% ÉLECTRIQUE EN 2035
2024: 270 000 véhicules légers entièrement électriques ou hybrides rechargeables
Objectif en 2030: 2 millions de véhicules légers entièrement électriques ou hybrides rechargeables.
Source: tvanouvelles