Les libéraux encaissent le coup, les conservateurs demandent une élection générale

25 juin 2024
Les libéraux encaissent le coup, les conservateurs demandent une élection générale

Assahafa.com

« Ce n’est évidemment pas le résultat que nous souhaitions », a admis Justin Trudeau au lendemain de la déconfiture libérale dans un château fort de Toronto. Son rival conservateur Pierre Poilievre estime pour sa part que le premier ministre « ne peut plus continuer comme ça », et qu’il « doit déclencher une élection sur la taxe carbone dès maintenant ».

Les libéraux – et les sondeurs, et les observateurs – s’attendaient à une courte victoire.

Les conservateurs doutaient d’être en mesure de réaliser l’exploit.

Et après un long dépouillement, au petit matin, mardi, le résultat est tombé – comme le château fort libéral de Toronto–St. Paul’s, qui s’est écroulé après avoir été rouge pendant trois décennies.

Le conservateur Don Stewart a ainsi eu le dessus sur Leslie Church par 590 voix (42,1 % contre 40,5 % des suffrages exprimés), après avoir tiré de l’arrière pendant plusieurs heures.

Son triomphe dans la circonscription urbaine du « 416 » a galvanisé les troupes conservatrices. À l’instar du chef Poilievre, plusieurs ont exhorté Justin Trudeau à déclencher une élection générale.

Le premier ministre a réagi à cette dégelée dans une déclaration écrite transmise par son bureau.

« Ce n’est évidemment pas le résultat que nous souhaitions, mais je tiens à dire clairement que j’entends vos préoccupations et vos frustrations », a-t-il soutenu.

« Il est clair que moi et toute mon équipe libérale avons encore beaucoup de travail à faire pour réaliser des progrès tangibles et réels que les Canadiens peuvent voir et ressentir », a-t-il ajouté.

En dépit de cette gifle électorale, le premier ministre Trudeau n’a pas l’intention de quitter son poste, selon nos informations.

Il a, en tout cas, la confiance de la vice-première ministre Chrystia Freeland. « Il ne doit pas quitter », a-t-elle déclaré en point de presse à Toronto, mardi.

« Oui, je suis déçue par les résultats. On doit les prendre au sérieux, et on le fait », a ajouté celle qui est aussi ministre des Finances.

Chose certaine, un sérieux examen de conscience s’impose, estime Jeremy Ghio, un ancien stratège chez les libéraux fédéraux et québécois.

« Ce comté-là a traversé les crises libérales des 30 dernières années. Le scandale des commandites, la vague orange de Jack Layton, le gouvernement majoritaire de Stephen Harper », souligne-t-il.

Alors que cette contre-performance envoie comme message, c’est que « les résultats pourraient être encore plus catastrophiques qu’en 2011 [aux prochaines élections générales] », tranche-t-il.

La première chose que Justin Trudeau doit faire, c’est rassurer les troupes libérales, estime Jeremy Ghio, qui est maintenant directeur chez Tact Conseil.

« Il devrait parler à son caucus dès aujourd’hui [mardi], affirme-t-il. Le moral doit être au tapis, et à l’inverse, la panique doit être au plafond. »

Un dangereux revirement de situation

Une déconfiture dans une des circonscriptions jugées des plus sûres fait craindre pour les autres dans la Ville Reine, signale l’expert en sondages Philippe J. Fournier, créateur du site 338Canada.

« Si un tel swing arrive à Toronto, la moitié de Toronto pourrait devenir bleue [conservateur]. Et là, on rentre dans une zone assez dangereuse pour les libéraux », avance-t-il.

Une zone périlleuse qui pourrait reléguer le Parti libéral au rôle de deuxième opposition.

« Avec le Bloc québécois qui performe bien au Québec, si les libéraux ont un tel résultat à l’élection générale, ils finissent troisièmes et [le chef bloquiste] Yves-François Blanchet est chef de l’opposition », dit-il.

Le décompte des bulletins de vote a été laborieux dans Toronto–St. Paul’s, parce que ceux-ci comptaient 84 candidats.

La majorité d’entre eux faisait partie d’un groupe qui conteste les distorsions découlant de l’actuel mode de scrutin uninominal majoritaire à un tour.

Prochain rendez-vous : Montréal

Un autre test attend le Parti libéral dans les prochains mois, alors qu’une élection partielle se tiendra dans la circonscription de LaSalle–Émard–Verdun.

Celle-ci est vacante depuis la démission de l’ancien ministre de la Justice David Lametti, en février dernier.

L’investiture libérale n’a pas encore eu lieu et quelques prétendants sont en lice.

Chez les néo-démocrates, le conseiller municipal indépendant Craig Sauvé a été sélectionné comme porte-couleurs.

Il doit d’ailleurs prendre un bain de foule dans la rue Wellington aux côtés du chef Jagmeet Singh et du chef adjoint Alexandre Boulerice, ce mardi.

Pour les libéraux, la tâche pourrait être plus facile ici qu’à Toronto–St. Paul’s, projette Philippe J. Fournier.

« Le vote est divisé. Le NPD et le Bloc devraient facilement avoir un 20 % chacun, donc les libéraux peuvent gagner avec 36 % du vote, par exemple », indique-t-il.

La date de l’élection partielle dans LaSalle–Émard–Verdun doit être annoncée d’ici le 30 juillet.

Le scrutin doit avoir lieu un lundi, entre 36 et 50 jours après le déclenchement de la partielle, selon les règles d’Élections Canada.

Source: la presse

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