Réduction des émissions de GES de plus de 12 % par année d’ici 2030

13 juin 2024
Réduction des émissions de GES de plus de 12 % par année d’ici 2030

Assahafa.com

Des données de modélisation fédérale récemment publiées suggèrent que la tarification du carbone imposée aux consommateurs et aux grandes industries réduira les émissions de gaz à effet de serre de plus de 12 % par année d’ici 2030 et réduira aussi de 0,9 % le PIB national.

Le gouvernement libéral s’est montré réticent à partager ces données parce que les chiffres ne tiennent pas compte des comparatifs, notamment les coûts du changement climatique sur l’économie ou le potentiel de croissance des investissements dans la transition énergétique.

Les chiffres sont publiés jeudi au moment même où la Chambre des communes s’apprêtait à débattre d’une motion conservatrice demandant la divulgation de cette information.

L’existence de ces données a été révélée la semaine dernière lorsque le directeur parlementaire du budget, Yves Giroux, a déclaré qu’Environnement Canada les avait fournies à son bureau afin de pouvoir mettre à jour ses propres analyses.

Car M. Giroux a récemment été contraint d’admettre que ses analyses de 2022 et 2023 sur le sujet étaient erronées, car elles prétendaient examiner uniquement l’impact de la tarification du carbone pour les consommateurs, alors qu’elles incluaient également les coûts pour l’industrie.

Les conservateurs ont accusé le gouvernement libéral de cacher une analyse qui prouverait que la tarification du carbone nuit à l’économie canadienne, mais les libéraux affirment qu’il s’agit de données brutes et non d’analyses.

Les chiffres se présentent sous la forme de feuilles de calcul qui modélisent le PIB et les émissions de gaz à effet de serre sur la base de données économiques et climatiques brutes.

Un gain de 12 % de réductions

Ces données montrent que la tarification du carbone – à la fois la taxe à la consommation et le système industriel – a contribué à réduire les émissions au Canada de 25  millions de tonnes l’année dernière. Ce bilan devrait augmenter chaque année jusqu’en 2030, lorsque le taux devrait atteindre 170 $ la tonne – les réductions d’émissions qui y sont attribuées atteindraient alors 78 millions de tonnes.

Les émissions totales seraient inférieures de 12 % à ce qu’elles seraient sans la tarification du carbone et représenteraient un tiers des réductions totales que le Canada doit enregistrer pour atteindre sa cible de 2030.

Les données brutes montrent par ailleurs qu’en raison de la tarification du carbone, le PIB du pays devrait être inférieur d’environ 25 milliards en 2030 à ce qu’il serait autrement, soit 0,9 % de moins que ce qu’il devrait être sans la tarification du carbone.

Mais ces chiffres ne tiennent pas compte de certains facteurs qui pourraient également avoir un effet sur l’économie, notamment les dépenses en consommation des Canadiens avec leurs chèques de remises fédérales, ou les investissements que font les entreprises pour réduire leurs émissions afin de réduire leur écofiscalité.

Les « remises carbone » accordées aux familles représentent 90 % des recettes générées par la tarification fédérale, un détail qui n’est pas reflété dans les feuilles de calcul.

Cette année, les remises fédérales devraient totaliser 11 milliards, versés sous forme de paiements trimestriels aux familles des huit provinces qui utilisent le régime fédéral. Le Québec et la Colombie-Britannique ont leur propre système et ne sont pas assujettis à la tarification fédérale.

L’analyse de M. Giroux conclut que pour environ huit familles sur dix, les remises fédérales trimestrielles dépassent les coûts de la tarification carbone. Il a par ailleurs constaté que cette approche est progressiste dans la mesure où plus le revenu d’une famille est faible, plus cette prestation est utile.

En effet, la Remise canadienne sur le carbone n’est pas basée sur les factures d’énergie d’une famille. Or, les familles à faible revenu ont tendance à dépenser globalement moins et ont donc des factures carbone moins élevées.

Les familles les plus riches, qui sont plus susceptibles de conduire des véhicules plus gros ou plus nombreux, de prendre plus de vacances, de vivre dans des maisons plus grandes et d’acheter plus de biens, auront en conséquence une facture carbone plus élevée, pour la même remise.

M. Giroux et les libéraux ne s’entendent pas sur l’impact réel de la tarification du carbone sur les revenus des ménages. Les rapports du directeur parlementaire du budget indiquent que même si les remises accordées à la plupart des familles au Canada dépassent les coûts directs de la tarification du carbone, ces avantages disparaissent lorsque les impacts économiques sur les emplois et les salaires sont pris en compte.

Les libéraux soutiennent que les analyses de 2022 et 2023 étaient trompeuses parce que M. Giroux n’avait pas comparé ses conclusions aux impacts du changement climatique sur le revenu des ménages.

Un rapport de 2022 de l’Institut climatique du Canada révèle que d’ici l’année prochaine, le coût du changement climatique pourrait amputer jusqu’à 25 milliards par année à la croissance économique du Canada.

Source: la presse

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