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L’avenir énergétique du Québec passera par une importante hausse des tarifs d’électricité du secteur industriel qui devra assumer l’augmentation des coûts de production et de distribution d’électricité. Les entreprises plus vertes ne seront pas épargnées.
Dès 2026, le secteur industriel verra sa facture d’Hydro-Québec croître de façon importante, selon nos informations. «On ne fait pas de cadeaux aux industries parce que notre électricité est en forte demande», a confirmé une source gouvernementale.
Le projet de loi «assurant la gouvernance responsable des ressources énergétiques» qui sera présenté jeudi par le ministre Pierre Fitzgibbon forcera les entreprises à payer pour la décarbonation du Québec. Les tarifs seront fixés selon les coûts réels de production, de transport et de distribution d’électricité d’Hydro-Québec.
Le gouvernement mettra en place un mécanisme de révision de ces tarifs qui aura lieu tous les trois ans et qui sera dirigé par la Régie de l’énergie. Les entreprises auront plus de prévisibilité, dit-on.
«On veut que les entreprises paient l’augmentation des coûts, pour notre énergie renouvelable en forte demande», a indiqué une source gouvernementale.
PAS DE MODULATION DES TARIFS
Ainsi, le gouvernement de la CAQ laisse tomber son idée de forcer les entreprises à améliorer leur bilan carbone afin de réduire leur facture d’énergie, dans l’espoir de favoriser l’émergence et l’adoption de nouvelles technologies vertes. «Le monde a changé très rapidement», a ajouté une source.
Au caucus de la CAQ en janvier 2023, le premier ministre François Legault avait déjà mis la table à une hausse de tarif pour le secteur industriel. Or, il avait annoncé que des «tarifs différenciés» plus bas ou plus élevés «selon la décarbonation qui est proposée par l’entreprise et selon les retombées économiques» étaient envisagés.
«Ça va devenir très difficile pour une entreprise qui émet des GES d’obtenir des rabais sur l’électricité», avait commenté François Legault.
Il a changé d’idée depuis.
Par ailleurs, comme le chef caquiste l’avait indiqué, le gouvernement de la CAQ protégera le secteur résidentiel d’une forte hausse jusqu’à la prochaine élection en 2026. Pour l’instant, cette hausse ne dépassera pas les 3% promis par le gouvernement Legault.
UN PLAN CLAIR
Puis, comme le ministre de l’Énergie l’a confirmé à notre Bureau parlementaire en février dernier, le projet de loi prévoit qu’un Plan intégré des ressources sera instauré. Ce plan qui sera revu tous les trois ans doit détailler les sources énergétiques dont aura besoin le Québec pour réussir sa décarbonation d’ici 2050.
«Hydro-Québec parlait de cent térawattheures d’augmentation pour décarboner. Quand Michael [Sabia] est arrivé, on est à deux cents… C’est quoi le vrai chiffre?», signalait le ministre en entrevue. Ce plan déterminera et rendra public les besoins réels d’Hydro-Québec et les moyens qui devront être implantés pour y arriver, comme le nombre de barrages, les projets éoliens et l’efficacité énergétique. Il s’agit d’un modèle qui a fait ses preuves en Europe, expliquait le ministre.
Aussi, le projet de loi donnerait plus de pouvoir à Hydro-Québec en matière de développement éolien.
Source: tvanouvelles