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La présidente sortante de Taïwan, Tsai Ing-wen, et le nouveau président, Lai Ching-te, ont tous deux demandé à la délégation canadienne en visite à Taipei il y a un peu plus d’une semaine d’appuyer la demande d’adhésion de leur pays au Partenariat transpacifique global et progressiste (PTPGP).
Le Canada préside cette année ce traité de libre-échange qui le lie à 10 pays de la région indo-pacifique. L’Australie, le Japon, Singapour, le Mexique, le Pérou, le Vietnam, Brunei, le Chili, le Mexique et la Nouvelle-Zélande en font partie.
L’entente porte sur un marché de 500 millions d’habitants ainsi que 13,5 % du commerce mondial.
Taïwan est le sixième partenaire commercial du Canada en Asie, et nos pays sont complémentaires sur le plan industriel. J’espère que vous continuerez tous à plaider en faveur de la demande d’adhésion de Taïwan. Ensemble, nous pouvons renforcer la résilience de la chaîne d’approvisionnement mondiale
, a déclaré la présidente sortante de Taïwan, le 17 mai dernier, alors qu’elle recevait la délégation canadienne au palais présidentiel.
La députée fédérale de Humber River–Black Creek et présidente du groupe parlementaire d’amitié Canada-Taïwan, Judy Sgro, a répondu qu’elle allait encourager le gouvernement du Canada à appuyer la demande de l’île démocratique et souveraine.
En entrevue à Radio-Canada, Mme Sgro a vanté les liens commerciaux existants et a évoqué la demande parallèle d’adhésion au PTPGP déposée par la Chine.
La députée a également mentionné que la Chine menait une campagne d’intimidation dans la région indo-pacifique pour empêcher certains pays d’appuyer la candidature de Taïwan.
Les paramètres autour de quelque chose d’aussi important que le PTPGP devraient être basés sur des principes stricts que les pays devraient respecter pour pouvoir y participer, a affirmé Judy Sgro. Je ne peux pas imaginer que la Chine puisse un jour atteindre les principes que le Canada [considère comme cruciaux].
Pour Taïwan, il existe également de nombreuses possibilités de conclure des accords bilatéraux, a-t-elle poursuivi. Il ne s’agit donc pas que d’une seule chose. Il existe de nombreuses possibilités pour le Canada et Taïwan de continuer à travailler ensemble.
La délégation canadienne a de nouveau insisté sur les valeurs de démocratie et de libertés fondamentales qui unissent Taïwan et le Canada. Un élément que Taïwan reprend à son compte pour promouvoir auprès du Canada sa demande d’accession au PTPGP.
Après deux ans de négociations, le Canada et Taïwan ont finalement signé en décembre dernier l’Accord sur la protection et la promotion des investissements étrangers. L’entente annoncée sans grand événement de presse — possiblement pour ne pas déranger le géant chinois — vise à favoriser de nouvelles possibilités d’investissements ainsi que la croissance des échanges commerciaux.
Taïwan avait officiellement déposé sa demande d’adhésion au PTPGP le 22 septembre 2021. La Chine a fait de même une semaine plus tard.
Peu de progrès ont depuis été rapportés dans les deux cas.
Taïwan redouble donc d’ardeur depuis quelques mois (Nouvelle fenêtre) afin d’accéder au PTPGP, une alliance de libre-échange qu’elle juge cruciale pour sa croissance dans l’ombre de la Chine qui accentue les pressions militaires, politiques et diplomatiques.
Le gouvernement taïwanais a organisé en avril des ateliers pour la communauté d’affaires à Calgary et à Vancouver afin de promouvoir sa demande d’adhésion. Des événements semblables avaient été organisés par le passé à Ottawa.
Source: Radio Canada