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Dans une lettre ouverte rendue publique mardi, le co-porte-parole de Québec solidaire, Gabriel Nadeau-Dubois, déclare qu’« il est temps que [la gauche] se mette à gagner ses élections ».
Le député de Gouin explique dès les premières lignes qu’il est habité par un sentiment d’urgence
né du constat sévère qu’il dresse de la situation du Québec.
M. Nadeau-Dubois concentre ses critiques sur quatre points : les services publics, l’école, le système de santé et la crise climatique.
Nos services publics sont en train de s’effondrer sous nos yeux
, écrit-il en préambule.
Le co-porte-parole de Québec solidaire estime que l’école, qui est le plus important ascenseur social […] au Québec
, est carrément en panne
.
Une école publique criblée d’inégalités
qui échappe des enfants malgré le dévouement inouï du personnel
, souligne-t-il.
M. Nadeau-Dubois dresse le même constat pour le système de santé autrefois une grande fierté québécoise
.
Le système de santé public […] est si malade qu’on est rendus à le payer en double : une fois sur nos impôts, une autre fois en allant au privé.
Concernant la crise climatique, Gabriel Nadeau-Dubois s’attaque au gouvernement de la CAQ [qui] ne trouve pas encore que le transport en commun fait partie de ses responsabilités!
Je suis entré en politique pour agir
, martèle le député de Gouin deux fois plutôt qu’une dans son texte.
Poursuivant son plaidoyer, M. Nadeau-Dubois énumère les difficultés des citoyens qui viennent demander l’aide du député et de son équipe, notamment pour le logement ou le coût de la vie.
Aujourd’hui, lorsque la classe moyenne fait ses comptes, elle se rend compte de sa fragilité. Les Québécoises et les Québécois ont raison de s’inquiéter pour leur niveau de vie, et ce n’est jamais plus vrai que pour les jeunes de ma génération en pleine crise du logement
, insiste-t-il.
Le député de Gouin dit être persuadé que la majorité des gens partage notre désir de changement […] nos valeurs de justice sociale, de respect de l’environnement, d’égalité entre les genres
.
Encouragé par cette conviction, M. Nadeau-Dubois plaide pour que les préoccupations
des Québécois soient au cœur
du projet politique
de Québec solidaire.
Choisissons nos combats et faisons la preuve que nous serons capables de livrer la marchandise. C’est ce pragmatisme que la gauche doit se réapproprier.
Soulignant que le Québec a choisi au cours de l’histoire le Parti libéral, le Parti québécois et la Coalition avenir Québec, le député de Gouin croit que Québec solidaire doit aux centaines de milliers de femmes et d’hommes qui ont voté
pour ce parti de faire la différence là où nous aurons les moyens : au gouvernement.
Partout à travers le monde, la gauche perd ses batailles. Chez nous, il est temps qu’elle se mette à gagner ses élections
, a conclu son texte le député solidaire.
Turbulences au sein du parti
Cette réflexion de Gabriel Nadeau-Dubois alimentera sans doute les débats lors du prochain Conseil national du parti qui se tiendra à compter du 24 mai à Saguenay.
Une tempête secoue Québec solidaire depuis la démission, le 29 avril d’Émilise Lessard-Therrien, co-porte-parole féminine du parti, qui avait été élue à ce poste à peine quatre mois auparavant.
Dans une lettre publiée sur sa page Facebook, Mme Lessard-Thérien avait montré du doigt M. Nadeau-Dubois et une petite équipe de professionnel.le.s tissés serrés autour du porte-parole masculin
.
Selon elle, différentes visions se sont entrechoquées
, des visions difficilement compatibles
.
À la suite de cette démission, Gabriel Nadeau-Dubois avait déclaré lors d’une rencontre avec les médias que Québec solidaire devait devenir un « parti de gouvernement », souhaitant une refonte complète
du programme du parti et une modernisation de sa structure.
Le 3 mai dernier, la directrice des communications, Gabrielle Brais Harvey, et le directeur général adjoint, Keena Grégoire, ont annoncé leur démission.
Quelques jours plus tard, environ 80 membres du parti ont appuyé M. Nadeau-Dubois dans une lettre ouverte publiée dans le quotidien Le Devoir. Les signataires ont souligné qu’il n’y a rien de mal à vouloir devenir un parti de gouvernement
.
Source: Radio Canada