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La présidente de l’Assemblée nationale, Nathalie Roy, a défendu, mardi, l’augmentation de 10 millions de son budget lors d’un exercice annuel de reddition de comptes.
L’Assemblée nationale est indépendante et ses crédits n’ont pas à être votés en Chambre. Par contre, la présidente doit, une fois par année, justifier ses dépenses devant les élus.
Mardi, Mme Roy a déclaré que le budget de l’Assemblée nationale est passé de 192 millions en 2023-2024 à 202 millions cette année.
De ce montant, 190,4 millions seront principalement versés en salaire aux 750 employés du Parlement, tandis que 19,7 millions seront consacrés à la restauration et à la rénovation des bâtiments.
Huit millions sont soustraits parce qu’ils font partie d’un amortissement sur plusieurs années.
« Ce n’est pas une frivolité », a insisté Mme Roy devant la députée libérale Filomena Rotiroti qui lui demandait de rassurer tous ceux qui « questionnent la saine gestion de l’Assemblée nationale ».
Par exemple, la hausse du budget de fonctionnement était une recommandation du Secrétariat du Conseil du trésor, a souligné la présidente.
« Il y a des conventions collectives qui ont été signées et d’autres sont en négociation, a rappelé Mme Roy. La majorité de ces sommes-là sont pour les augmentations salariales. »
Les derniers mois ont aussi été marqués par l’augmentation de 30 % du salaire des députés. Plus précisément, le budget de l’Assemblée nationale prévoit donc :
- 4,6 millions pour l’augmentation des dépenses salariales notamment liées au potentiel renouvellement des conventions collectives ;
- 826 000 $ pour l’indexation des dépenses de fonctionnement due à l’inflation ;
- 753 000 $ pour l’augmentation des indemnités des députés afin de couvrir l’année complète ;
- 102 000 $ pour la bonification du régime des rentes du Québec ;
- 81 000 $ pour le régime de retraite des membres de l’Assemblée.
Par ailleurs, des travaux majeurs de rénovation seront effectués au Salon bleu à partir de juin jusqu’à l’automne 2026. Mme Roy n’a pas voulu dévoiler leurs coûts avant la fin de la période de soumissions.
« Les données […] demeurent confidentielles pour ne pas nuire au processus d’appel d’offres. Les montants des contrats seront divulgués à partir du moment où ils seront octroyés », a-t-elle déclaré.
400 caméras autour de la Maison du peuple
La présidente a aussi abordé le thème de la sécurité des élus. Elle a révélé que l’Assemblée nationale n’ira finalement pas de l’avant avec l’implantation de caméras à leurs domiciles ou à leurs chalets.
« Il a été décidé […] qu’on y allait au cas par cas », a-t-elle dit, en prenant toutefois soin d’énumérer les différentes mesures mises en place pour assurer la sécurité et le bien-être des députés.
« Si ça peut vous réconforter, sachez […] qu’il y a plus de 400 caméras qui observent et qui surveillent ce qui se passe [autour de l’Assemblée nationale], entre autres dans les stationnements. […] Vous n’êtes jamais seuls. »
Au chapitre des nouvelles technologies, Nathalie Roy a confié qu’une réflexion était en cours quant à la possibilité d’utiliser davantage l’intelligence artificielle (IA) à l’Assemblée nationale.
Le whip en chef du gouvernement, Mario Laframboise, lui faisait remarquer que l’intelligence artificielle pouvait potentiellement réduire le temps de recherche de 1000 %.
Selon lui, le parlement est actuellement à l’« âge de pierre », n’offrant même pas assez de prises de courant pour brancher tous les appareils électroniques.
« Est-ce qu’on pense un peu à l’intelligence artificielle pour l’aide aux députés ? » a-t-il demandé.
L’Assemblée nationale a effectivement entamé une réflexion, a répondu Mme Roy, qui qualifie l’IA d’outil « qui peut être extrêmement profitable, magnifique, et qui peut être aussi extrêmement dangereux ».
Il faut donc, selon elle, procéder avec « prudence » et « parcimonie ».
Le Conseil des petits trésors ouvert au moins jusqu’en décembre
Enfin, la présidente a annoncé que le projet pilote de halte-garderie à l’Assemblée nationale sera prolongé jusqu’en décembre, le temps de faire le bilan des opérations.
Ce projet, qui permet aux députés, au personnel politique et administratif, ainsi qu’aux membres de la Tribune de la presse, de faire garder leurs enfants à des heures atypiques, a coûté jusqu’à présent 142 000 $.
Depuis septembre, ce sont 54 parents (pour un total de 69 enfants) qui ont utilisé les services de la halte-garderie : sept députés, six employés politiques et 41 employés administratifs.
Le projet, un « symbole » fort pour les femmes, qui voient qu’il est possible d’être maman et faire de la politique, pourrait être pérennisé, à condition d’avoir l’aval du Bureau de l’Assemblée nationale (BAN), a indiqué Mme Roy.
Source: la presse