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Le dernier vol de rapatriement organisé par Affaires mondiales Canada à partir d’Haïti aura lieu dimanche. C’est ce qu’a annoncé vendredi la ministre des Affaires étrangères, Mélanie Joly, par communiqué.
Affaires mondiales Canada a aidé quelque 250 personnes à évacuer Haïti depuis le début de son opération de rapatriement, le 25 mars dernier.
Dans sa déclaration, la ministre Joly a dit avoir évalué de près la demande de départs assistés à partir d’Haïti
.
Maintenant que plusieurs ont quitté Haïti, le nombre de Canadiennes et de Canadiens, résidentes et résidents permanents et membres de leur famille admissibles qui peuvent ou veulent quitter Haïti sur un vol de départ assisté a diminué considérablement
, a-t-elle ajouté.
Par conséquent, le dernier vol assisté prévu au départ d’Haïti aura lieu le dimanche 7 avril.
Mon message […] est le suivant : si vous voulez quitter Haïti, c’est le moment de le faire. Si vous souhaitez que nous vous aidions à le faire, vous devez communiquer avec Affaires mondiales Canada.
La ministre Joly a reconnu que la situation en matière de sécurité en Haïti demeure extrêmement instable
.
Lundi, Affaires mondiales avait annoncé qu’il élargissait les critères d’admissibilité à ces vols d’évacuation pour inclure les résidents permanents ainsi que leur famille immédiate.
Affaires mondiales a donné quelques détails sur les modalités du voyage. Le vol de Port-au-Prince vers l’endroit sûr ne comporte pas de frais pour les voyageurs.
Mais, les voyageurs devront par la suite payer le billet pour le vol vers le Canada.
Ces frais aideront à couvrir une partie des coûts engagés par le gouvernement du Canada pour exploiter le vol.
Les voyageurs sont responsables d’organiser leur propre transport, leur hébergement et la suite de leur voyage une fois arrivés à Montréal
, précise Affaires mondiales.
Par ailleurs, le ministère indique qu’il peut aider les citoyens canadiens dans leurs transferts de fonds privés et dans certaines circonstances exceptionnelles accorder un prêt pour couvrir les frais de retour au Canada.
Règne des gangs armés
Haïti est plongé dans une crise politique profonde depuis l’assassinat du président Jovenel Moïse, en 2019.
Ce pays s’est retrouvé à la merci des gangs qui règnent sur presque tout le territoire. La police nationale, très affaiblie et peu équipée, n’arrive pas à contenir ces groupes organisés et bien armés.
Les Haïtiens ont vu une lueur d’espoir quand le premier ministre Ariel Henry a annoncé sa démission, le 12 mars dernier.
Contesté par une partie de la population haïtienne et par des gangs armés, qui ont exigé son départ, M. Henry a fini par jeter l’éponge.
Un conseil de transition est censé prendre la direction du pays.
Une mission qui tarde à se réaliser
Le Kenya devait envoyer en Haïti un millier de policiers dans le cadre d’une mission internationale soutenue par l’ONU.
Quelques jours avant sa démission, l’ex-premier ministre Ariel Henry avait signé avec le président kenyan William Ruto un accord sur l’envoi de cette mission.
Cependant, le 12 mars dernier, le Kenya a annoncé qu’il suspendait cette mission, invoquant l’effondrement complet de l’ordre public et la démission du premier ministre
.
En juillet 2023, le Kenya avait répondu à l’appel de l’ONU et d’Haïti pour mener cette mission, mais celle-ci n’a pas pu se réaliser.
Source: Radio Canada