Des enseignants québécois veulent un ordre professionnel comme en Ontario

22 mars 2024
Des enseignants québécois veulent un ordre professionnel comme en Ontario

Assahafa.com

En campagne électorale, la CAQ avait proposé la création d’un ordre professionnel pour les enseignants. L’idée n’avait pas eu de suite, mais elle vient d’être reprise par un groupe d’une dizaine d’enseignants du primaire et du secondaire.

On juge que le moment est propice pour relancer le débat, affirme l’enseignant Simon Landry. On est plusieurs à décrier le fait que la profession est dévalorisée depuis longtemps.

Le groupe se prépare d’ailleurs à lancer des pétitions en ce sens pour obtenir des appuis. Il y aura une pétition en ligne pour le personnel enseignant et une autre pour le grand public.

L’idée, c’est que ça monte au niveau politique pour que le processus s’enclenche avec l’Office des professions.

Ces enseignants estiment que la création d’un ordre professionnel pour encadrer leur travail permettrait de mieux protéger les élèves et d’assurer la qualité de l’enseignement dispensé dans les classes.

On est de plus en plus nombreux à être inquiets, à vouloir encadrer la profession, parce qu’on juge que la profession enseignante est tout aussi valable qu’un avocat, un médecin ou un ingénieur. […] C’est autant pour rehausser les standards de la profession que pour rehausser l’éthique professionnelle des enseignants.

L’ordre servirait à assurer non seulement la protection du public mais également la qualité de la formation initiale et continue du personnel enseignant.

Ces enseignants espèrent ainsi redorer l’image de leur profession et mettre fin à l’impunité de certains collègues. L’an dernier, des médias ont révélé des cas de violences verbales de la part d’enseignants à l’endroit d’élèves.

La quasi-totalité des enseignants sont des professionnels de très haut niveau avec une excellente éthique, assure Simon Landry, mais en ce moment, les moins bons, les moins compétents ou les moins éthiques continuent à naviguer à travers le système et à être protégés.

Ces enseignants estiment que la création d’un ordre professionnel pour encadrer leur travail permettrait de mieux protéger les élèves et d’assurer la qualité de l’enseignement dispensé dans les classes.

On est de plus en plus nombreux à être inquiets, à vouloir encadrer la profession, parce qu’on juge que la profession enseignante est tout aussi valable qu’un avocat, un médecin ou un ingénieur. […] C’est autant pour rehausser les standards de la profession que pour rehausser l’éthique professionnelle des enseignants.

L’ordre servirait à assurer non seulement la protection du public mais également la qualité de la formation initiale et continue du personnel enseignant.

Ces enseignants espèrent ainsi redorer l’image de leur profession et mettre fin à l’impunité de certains collègues. L’an dernier, des médias ont révélé des cas de violences verbales de la part d’enseignants à l’endroit d’élèves.

La quasi-totalité des enseignants sont des professionnels de très haut niveau avec une excellente éthique, assure Simon Landry, mais en ce moment, les moins bons, les moins compétents ou les moins éthiques continuent à naviguer à travers le système et à être protégés.

Ils estiment également que la présence d’enseignants non légalement qualifiés actuellement dans les écoles, en raison de la pénurie de main-d’œuvre, justifie plus que jamais l’implantation d’un ordre professionnel au Québec.

On a des grosses, grosses inquiétudes par rapport au nivellement vers le bas que subit notre profession. […] En ce moment, il semble y avoir un discours qui dit que n’importe qui peut enseigner, affirme Simon Landry.

Un point de vue partagé par le psychologue et spécialiste de la réussite scolaire Egide Royer. Ce qu’on vit présentement au niveau de la pénurie, c’est un argument supplémentaire. La pénurie et la diversification des cheminements pour devenir enseignant actuellement militent fortement en faveur de la création d’un ordre professionnel, soutient-il.

L’enseignement doit être reconnu officiellement comme une profession avec un ordre professionnel.

 

 

 

Le professeur Royer affirme que le rôle d’un ordre professionnel est de protéger le public, contrairement aux organisations syndicales, qui ont comme objectif premier de protéger leurs membres.

Une société développée comme la nôtre au niveau de l’enseignement devrait être capable de vivre avec un ordre professionnel des enseignants qui encadre la profession et qui protège le public, fait-il valoir. La question de la qualité de l’éducation et de la qualité de l’acte professionnel des enseignants n’est pas une question syndicale, c’est plus une question de profession.

M. Royer donne en exemple l’Ontario, où des syndicats et un ordre professionnel encadrant le travail des enseignants cohabitent depuis 1997.

L’Ordre professionnel, c’est vraiment pour protéger l’intérêt du public, l’intérêt des élèves. Ce n’est pas de protéger l’intérêt des enseignants : ça, c’est le rôle des syndicats.

Une citation deGabrielle Barkany, Ordre des enseignants de l’Ontario

Chaque année, l’ordre reçoit des centaines de plaintes provenant de ses membres, du public ou de conseils scolaires contre des enseignants dont le comportement ou le travail est jugé condamnable ou critiquable.

On reçoit les plaintes reliées à l’incompétence professionnelle ou l’inconduite professionnelle et nous enquêtons sur ces plaintes-là, explique Gabrielle Barkany.

Elle affirme que l’Ordre agit comme agence de protection de l’élève. Que ce soit dans nos décisions disciplinaires ou dans l’octroi d’un permis d’enseignement, ce qui est au cœur de nos décisions, c’est l’élève et sa réussite.

Les centrales syndicales se sont déjà opposées à la création d’un tel ordre professionnel au Québec. Simon Landry s’attend à ce qu’il y ait de l’opposition au projet.

Il va y avoir de la résistance. Il y a des gens qui vont dire que ce n’est pas nécessaire, que ça ne donne rien, que c’est dangereux, admet-il.

Lors de l’élection de 2012, la CAQ de François Legault avait promis de créer un ordre professionnel avant de prendre le pouvoir. Le groupe d’enseignants espère que leur pétition fera bouger le ministre de l’Éducation.

Dans une déclaration transmise par courriel à Radio-Canada, le cabinet du ministre de l’Éducation Bernard Drainville affirme que le ministre a été clair sur le sujet : la création d’un ordre des enseignants n’est pas dans les cartons.

Comme gouvernement, on a mis en place tous les outils nécessaires pour encadrer la profession enseignante, notamment avec le Protecteur national de l’élève. Le projet de loi 47, dont l’étude détaillée s’est terminée cette semaine, viendra également renforcer la protection des élèves. On a aussi ajouté l’obligation pour les enseignants de suivre 30 heures de formation continue tous les deux ans, a ajouté le cabinet.

Source: Radio Canada

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