Pierre Poilievre forcera la tenue d’un vote de confiance jeudi aux Communes

20 mars 2024
Pierre Poilievre forcera la tenue d’un vote de confiance jeudi aux Communes

Assahafa.com

Le chef du Parti conservateur, Pierre Poilievre, compte forcer la tenue d’un vote de censure envers le gouvernement libéral minoritaire de Justin Trudeau jeudi en raison de son refus d’abolir la taxe sur le carbone.

Caracolant en tête dans les sondages depuis plus de 10 mois, le chef conservateur tentera donc pour la première depuis son élection à la tête de son parti de provoquer la chute du gouvernement Trudeau et la tenue d’élections générales. Mais cette démarche n’aura pas l’appui du Bloc, et ses chances de succès sont ainsi très minces.

En principe, les prochaines élections fédérales doivent avoir lieu en octobre 2025 si l’entente avec le NPD qui assure la survie des libéraux à la Chambre des communes tient le coup jusqu’à l’an prochain.

M. Poilievre a annoncé ses intentions durant un discours qu’il a prononcé mercredi matin devant son caucus. Les médias étaient invités à assister à son allocution.

« J’annonce aujourd’hui que si Justin Trudeau ne renonce pas à la prochaine hausse de la taxe carbone, nous allons présenter une motion de censure envers le premier ministre et son gouvernement », a décrété M. Poilievre.

« Les Canadiens auront un choix simple à faire entre la coalition de Justin Trudeau et du NPD en faveur de la taxe carbone, ou les conservateurs de gros bon sens qui vont bâtir des logements, réparer le budget, couper les taxes et impôts, et stopper les crimes. Nous transformerons la souffrance causée par Trudeau en l’espoir dont les Canadiens ont besoin », a-t-il ajouté.

Dès l’annonce de cette offensive parlementaire, les députés conservateurs se sont levés pour l’applaudir. « Nous sommes prêts », a lancé un député en jetant un coup d’œil vers les journalistes.

Le texte de la motion se lit comme suit : « Que la Chambre déclare qu’elle n’a plus confiance envers le premier ministre et son coûteux gouvernement… et demande la dissolution de la Chambre afin que les Canadiens puissent voter lors d’élections portant sur la taxe sur le carbone. »

Le Bloc québécois dit non

La manœuvre risque toutefois d’être un coup d’épée dans l’eau. Car le Bloc québécois a fait savoir mercredi avant la période de questions qu’il n’appuiera pas la démarche du Parti conservateur. Le Parti conservateur a besoin de l’appui du NPD et du Bloc québécois pour adopter une motion de censure à l’encontre du gouvernement Trudeau.

« Si c’est un vote sur la taxe carbone, je n’ai pas de temps à perdre avec ça. Ça ne s’applique pas au Québec », a tranché le chef du Bloc québécois, Yves-François Blanchet. « L’intention même d’aller en élection pour aller en élection parce que le sondage est bon, je pourrais avoir les mêmes tentations que M. Poilievre. Mais je ne les ai pas parce que l’enjeu, c’est une saine gestion de l’État et non pas des games partisanes », a-t-il ajouté.

Cette offensive du chef conservateur survient tandis que les premiers ministres de sept provinces ont exhorté le gouvernement Trudeau à suspendre la hausse prévue de la taxe sur le carbone le 1er avril. La taxe doit augmenter de 15 $ la tonne d’émissions de GES et passer de 65 $ la tonne à 80 $.

La semaine dernière, le seul premier ministre à diriger un gouvernement libéral sur la scène provinciale, Andrey Furrey, de Terre-Neuve-et-Labrador, a rendu publique une lettre qu’il a écrite à M. Trudeau dans laquelle il lui demande de suspendre toute augmentation de la taxe carbone. M. Furrey a soutenu que les habitants de sa province sont aux prises avec le coût de la vie. Justin Trudeau a déclaré par la suite qu’il était facile pour les « politiciens qui pensent à court terme » de s’opposer à la tarification de la pollution par le carbone.

M. Furrey a donc joint sa voix à celle des dirigeants des provinces de la Nouvelle-Écosse, du Nouveau-Brunswick, de l’Île-du-Prince-Édouard, de l’Ontario, de l’Alberta et de la Saskatchewan qui ont aussi exigé l’abolition de toute hausse du prix du carbone.

Une province, la Saskatchewan, refuse même depuis quelques semaines de percevoir la taxe sur le carbone sur son territoire et de remettre les recettes au gouvernement fédéral.

M. Trudeau a écarté l’idée de suspendre la hausse prévue dans quelques jours, affirmant que cette mesure fait partie de l’ensemble du plan du gouvernement fédéral pour lutter contre les changements climatiques. Cette taxe sur le carbone s’applique dans 8 provinces sur 10. Elle ne s’applique pas au Québec et en Colombie-Britannique, deux provinces qui ont adopté leur propre régime pour imposer un prix sur la pollution.

M. Trudeau a aussi soutenu que le système fédéral de tarification du carbone comprend des rabais qui sont versés tous les trois mois à la majorité des ménages canadiens. Selon Ottawa, 80 % des ménages reçoivent plus d’argent en retour qu’ils n’en paient.

Source: la presse

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