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Le Québec n’obtiendra pas les pleins pouvoirs en immigration. Justin Trudeau a refusé vendredi la demande de François Legault, qui souhaite freiner et diminuer l’afflux de demandeurs d’asile.
« Non, nous n’allons pas donner plus de pouvoirs en immigration », a déclaré vendredi matin le premier ministre du Canada, Justin Trudeau, en mêlée de presse. Il soutient que le Québec possède déjà plus de pouvoir en immigration que les autres provinces. « On est là pour collaborer et travailler ensemble. »
Le premier ministre du Québec, François Legault, a demandé le rapatriement des pleins pouvoirs en immigration au cours de sa rencontre avec Justin Trudeau vendredi matin. Ce dernier a déclaré avoir eu une rencontre « extrêmement constructive » avec son homologue, notamment sur les sujets d’immigration, de santé et de croissance économique.
Le gouvernement du Québec réclame 1 milliard de dollars pour éponger la facture des services rendus aux demandeurs d’asile. Jusqu’ici, Ottawa a accordé 100 millions à Québec et a réimposé le visa pour une bonne partie des Mexicains qui désirent venir au Canada.
En campagne électorale, François Legault avait lancé l’idée de tenir un référendum sur le rapatriement à Québec des pleins pouvoirs en immigration. Toujours en 2022, il disait que le Québec risquait de devenir une « Louisiane » si Ottawa ne répondait pas à sa demande. Il faisait de cet enjeu une « question de survie pour la nation québécoise ».
En janvier, il a envoyé une lettre à son homologue, écrivant que le Québec est rendu à un « point de rupture en raison du nombre excessif de demandeurs d’asile » qui arrivent sur son territoire. La situation est devenue « insoutenable », selon lui.
Il a demandé entre autres de « freiner et diminuer l’afflux de demandeurs d’asile […] en resserrant la politique canadienne d’octroi des visas, de répartir équitablement les demandeurs d’asile sur l’ensemble du territoire canadien et en fonction des capacités d’accueil, et de rembourser au Québec les sommes encourues pour l’accueil des demandeurs d’asile ».
Justin Trudeau a reconnu « que ça fait longtemps que le Québec fait plus que sa part en termes de demandeurs d’asile », ce qui engendre une pression sur le budget de la province et sur les systèmes de santé et d’éducation. « C’est pour ça qu’on est là pour travailler avec Québec pour assurer qu’on est en train de reconnaître ce qu’ils sont en train de faire, enlever de la pression et aussi avoir de la compensation. »
Une montée d’immigration temporaire a été enregistrée partout au Canada dans les dernières années, mentionne Trudeau. « On parle de 2 millions de personnes de plus à l’échelle du pays et surtout dans trois catégories : les demandeurs d’asile, les étudiants internationaux et les travailleurs temporaires. »
« Très confiant » d’arriver à un accord
Vendredi matin, Justin Trudeau s’est dit « très confiant » d’arriver à un accord avec Québec avant la fin du mois concernant les transferts fédéraux en santé. « On va être là pour s’assurer que les Québécois ont le meilleur service », a-t-il déclaré.
Pour ce qui est du régime national d’assurance médicaments et du régime fédéral d’assurance dentaire, le premier ministre a dit être « en train de discuter avec Québec sur comment ou si on peut arrimer nos programmes et s’assurer qu’il y a un partage des compétences ».
Pour François Legault, il est hors de question que Québec laisse le champ libre à Ottawa pour créer un régime d’assurance médicaments dans la province.
La seule option qui s’offre au gouvernement libéral s’il tient mordicus à créer un tel programme dans le reste du pays est d’offrir une pleine compensation financière sans condition au Québec, avait affirmé le ministre Dubé dans une entrevue avec La Presse à la fin février.
Source: la presse