Stationnement ou logement : le sempiternel conflit à Toronto

9 mars 2024
Stationnement ou logement : le sempiternel conflit à Toronto

Assahafa.com

Le conseil municipal de Toronto se penche à nouveau sur la possibilité de convertir des terrains de stationnement en logements, mais les mêmes arguments qui ont défait cette idée dans le passé refont surface.

Le conseil doit se pencher ce mois-ci sur un plan en ce sens, mais le comité exécutif de la mairesse Olivia Chow en a déjà approuvé les grands principes.

La mairesse reconnaît que la réaffectation des terrains de stationnement municipaux pour créer des communautés plus denses, en particulier autour des stations de transport en commun, est prévue depuis des décennies. Mais elle ajoute que l’avancée a été excessivement lente.

À l’époque où j’étais conseillère municipale, nous en parlions et j’étais impatiente à l’époque, affirme celle qui était déjà représentante municipale dans les années 90.

Je suis encore plus impatiente maintenant. Et maintenant que je suis mairesse, je peux en faire plus, dit-elle.

Toronto possède 300 terrains de stationnement, dont 130 qui pourraient potentiellement accueillir des logements, selon un nouveau rapport du personnel de la ville. Soixante-quatorze d’entre eux se trouvent à 10 minutes de marche d’un métro, d’un train léger ou d’une ligne de bus spécialisée.

Voir ces stationnements rend Olivia Chow folle.

Je me promène dans la ville et je vois un stationnement en surface qui appartient à la ville. Je me dis : Pardon, à notre époque, comment pouvons-nous avoir un stationnement  en surface ? Allez, on peut y construire des logements, dit-elle.

Le gouvernement provincial s’est fixé l’objectif ambitieux de construire 1,5 million de nouveaux logements d’ici 2031, et il a donné aux municipalités de l’Ontario des objectifs spécifiques. Le conseil municipal de Toronto a approuvé un plan visant à atteindre son objectif de 285 000 nouveaux logements.

Qu’en est-il des automobilistes ?

Le conseil municipal a déjà adopté le plan, parrainé par la mairesse, de construire 65 000 logements à loyer contrôlé, dont plusieurs seront érigés sur des terrains de stationnement municipaux.

Le président du conseil d’administration de la Commission de transport de Toronto, Jamaal Myers, appuie cette idée, surtout si cela veut dire plus de logement près du transport en commun. Mais ce conseiller municipal représente également Scarborough Nord, un quartier où l’accès au transport en commun fiable peut être compliqué. Bien des résidents possèdent donc des voitures, et ont besoin d’un endroit où les stationner.

Même si cela me brise le cœur de le dire, pour beaucoup de gens, le transport en commun n’est tout simplement pas une option viable, en particulier dans certaines parties de la ville lorsque l’on se rapproche de la banlieue,  affirme M. Myers.

Nous devons donc trouver un équilibre entre le logement, qui est évidemment une priorité, et la nécessité pour les gens de se garer

Une citation deJamaal Myers, conseiller municipal de Scarborough Nord

Mark Richardson travaille pour Housing Now TO, le programme municipal chargé de la mise en œuvre de la stratégie de logement de Toronto. La conversion de terrains de stationnement municipaux en logements n’est pas une idée nouvelle, explique-t-il, mais elle s’est révélée épineuse chaque fois qu’elle a été débattue par les conseillers municipaux.

Les pressions exercées par les résidents et les entreprises locales incitent souvent les conseillers à freiner les propositions de conversion individuelles, ce qui doit changer, soutient-il.

Dans la plupart des cas, une ville doit ignorer les voisins,  affirme-t-il. Nous avons passé des décennies dans la ville à suivre les préférences des associations de quartier et des groupes de résidents.

Cette approche a contribué à la crise de l’abordabilité et du logement, selon M.Richardson. Il donne pour exemple le taux quotidien de 9 dollars pour certains terrains de stationnement.

Il s’agit d’un gaspillage de terrains dans la ville de Toronto, où nous vivons une crise du logement. Il s’agit donc de fixer des priorités et de diriger la ville, et non pas de suivre les bruits les plus forts lors des réunions publiques.

Une citation deMark Richardson, responsable technique pour Housing Now TO

Le directeur de l’Institut des infrastructures et professeur de géographie et d’urbanisme à l’Université de Toronto, Matti Siemiatycki, croit pour sa part que cette dernière tentative de construction sur des terrains appartenant à la ville sera couronnée de succès.

La crise du logement pourrait être l’élément déclencheur qui poussera enfin les conseillers à agir, dit-il.

Si ce rapport contribue à relancer cet effort, au nom de l’accessibilité, et que la ville joue un rôle plus direct, au lieu d’essayer simplement de vendre ces propriétés, je pense que c’est vraiment un pas dans la bonne direction,  dit M. Siemiatycki.

Source: Radio Canada

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