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Déplorant le fait que se déplacer d’une région à l’autre en autobus est trop cher et trop compliqué, l’industrie touristique somme le gouvernement de subventionner les compagnies de transport par autocar.
«L’accès, c’est le nerf de la guerre!» lance le président par intérim de l’Alliance de l’industrie touristique du Québec, Frédéric Dubé, en entrevue avec l’Agence QMI.
«Bien sûr, c’est important d’avoir un bon produit qu’on va mettre en marché avec des gens qui vont être là pour offrir la prestation», ajoute-t-il. «Tout ça, c’est bien beau, mais si on n’est pas capable de s’y rendre, c’est problématique.»
Après plusieurs années difficiles, le service de transport par bus est dans un état critique, alors que le nombre de départs hebdomadaires d’autocar interurbain est passé de 6090 en 1981 à seulement 882 en 2023.
L’anémie de l’offre n’est pas le seul problème pour les consommateurs, qui doivent en plus payer très cher et parfois effectuer plusieurs transferts pour se déplacer d’une région à l’autre. Comme le rapportait l’Agence QMI en janvier, il est moins dispendieux de faire une escapade à New York en train que de réaliser un aller-retour entre Montréal et Jonquière en autocar.
Cette situation inquiète l’industrie touristique. Un peu plus de la moitié des membres de l’Alliance (56%) estiment que les touristes qui visitent leur région ne bénéficient pas d’infrastructures et de moyens de transport fiables, abordables et efficaces.
«Vous savez, les gens ont la comparaison facile», explique M. Dubé. «En voyant ça, ils vont se demander pourquoi ça coûte plus cher d’aller plus loin que de rester au Québec.»
Pour cette raison, le président de l’Alliance vante l’initiative du gouvernement de rendre disponible des billets d’avion à 500$ pour faciliter le transport aérien interrégional.
Mais il lui demande, en vue du budget, de bonifier ce programme (PAAR), et de soutenir financièrement les transporteurs par autobus qui réalisent des trajets à partir des destinations ciblées dans ce programme, soit l’Abitibi-Témiscamingue, le Bas-Saint-Laurent, la Côte-Nord, la Baie-James, la Gaspésie–Îles-de-la-Madeleine et le Saguenay–Lac-Saint-Jean.
«On veut assurer la fluidité et la récurrence du transport aérien, et lui accoler un meilleur réseau de transport par autocar pour vraiment permettre aux clients de se rendre sur les sites touristiques facilement, sans se casser la tête», pose M. Dubé.
En décembre, la ministre des Transports, Geneviève Guilbault, a dit qu’elle travaillait sur des modifications au PAAR «pour améliorer les dessertes régionales», alors que peu de billets d’avion à 500$ (environ 14 000) ont été vendus dans les premiers mois du programme, de mai à octobre derniers. «On souhaite mieux connecter les régions entre elles», avait-elle déclaré à ce moment.
Source: tvanouvelles