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Le gouvernement caquiste rejette la demande de Québec solidaire (QS) de tenir des états généraux sur le vieillissement de la population.
La députée de QS Christine Labrie a formulé cette requête lors d’une interpellation au Salon bleu, vendredi, disant vouloir un travail de fond transpartisan à l’image du chantier « Mourir dans la dignité ».
Mme Labrie et le porte-parole péquiste en santé, Joël Arseneau, ont d’ailleurs dénoncé l’absence de la ministre responsable des Aînés, Sonia Bélanger, qui a cédé sa place au ministre de la Cybersécurité, Éric Caire.
Mme Bélanger était à L’Assomption en compagnie du premier ministre François Legault vendredi matin pour y inaugurer une maison des aînés.
« Je pense que sa présence aurait été plus pertinente ici pour discuter de la préparation du Québec au vieillissement de la population que pour aller couper un ruban », a lancé Mme Labrie en point de presse.
La députée a déploré qu’il n’y ait pas « d’état de la situation » concernant les aînés et les enjeux de sécurité financière, d’habitation, de mobilité et d’aménagement des espaces publics, par exemple.
En 2021, 20 % de la population québécoise était âgée de 65 ans et plus. En 2041, l’Institut de la statistique du Québec prévoit que ce chiffre grimpera à 26 %. Il était de 7 % en 1971.
« Pour s’assurer que chaque personne puisse vieillir dans la dignité au Québec, ça nous prend un état des lieux et un plan de match clair », a-t-elle déclaré.
Toutes ces sphères de la vie des aînés en ce moment, on n’a même pas d’état de la situation, de l’ampleur du défi qu’on a devant nous pour assurer de répondre à leurs besoins.
Christine Labrie
Elle a donné l’exemple du programme Municipalités amies des aînés qui a permis, entre 2018 et 2023, d’investir 7 millions répartis dans 117 projets.
« Sept millions, c’est ce que ça a coûté pour le match des Kings », a laissé tomber Mme Labrie, faisant référence à la subvention octroyée aux Kings de Los Angeles pour la tenue de deux matchs préparatoires à Québec.
M. Caire a répondu que le plan « Vieillir ensemble » est en cours de renouvellement. Il a déclaré que le gouvernement est « ouvert » aux suggestions, mais qu’ultimement la responsabilité de gouverner lui appartient.
« Je ne veux pas avoir l’air d’un anti-états généraux, mais est-ce qu’on n’est pas plutôt à l’étape d’élaborer des actions », a-t-il demandé en invitant l’opposition à aider le gouvernement à bonifier son plan.
Toutefois, au bout du compte, « la responsabilité de gouverner échoit à la ministre », a-t-il tranché lors de l’interpellation.
« Mes aspirations sont plus grandes que ça, a rétorqué Christine Labrie. Ma main tendue, elle est toujours là, mais je n’ai pas 100 % l’impression qu’elle a été acceptée. »
La députée libérale Linda Caron s’est également prononcée en faveur d’un « vrai travail transpartisan ».
« Je n’appelle pas un travail transpartisan le fait de nous présenter un plan déjà démarré, ou le fait de dire : “Je vais faire cette annonce-là, embarquez-vous”. Ça, c’est une courtoisie », a-t-elle souligné.
Chose certaine, le modèle actuel d’hébergement des aînés doit être revu de fond en comble, sinon les défis seront « insurmontables », a affirmé de son côté M. Arseneau.
Il faut mettre un terme à ces investissements massifs dans le béton des maisons des aînés et faire un véritable virage vers les soins à domicile.
Joël Arseneau
Le gouvernement Legault a annoncé cette semaine une nouvelle formation accélérée pour préposés aux bénéficiaires dans l’objectif de former davantage de personnel travaillant en soutien à domicile.
M. Arseneau salue l’initiative, qui « n’est pas mauvaise en soi, mais il en faut tellement plus ».
Dans son plus récent rapport, la commissaire à la santé et au bien-être, Joanne Castonguay, a affirmé que le Québec ne répond actuellement qu’à 10 % des besoins en heures de soutien à domicile.
Plus de 17 000 personnes étaient en attente d’un premier service de soutien à domicile en 2022, a-t-elle rapporté.
Le fait que ce soit le ministre de la Cybersécurité qui ait répondu aux questions vendredi démontre à quel point le gouvernement Legault prend les interpellations et ce dossier en particulier « à la légère », selon M. Arseneau.
La dernière fois que l’Assemblée nationale a discuté en profondeur, durant une interpellation, du phénomène du vieillissement de la population remonte à 2011, il y a de cela 13 ans.
Source: la presse