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Confronté à de multiples reportages qui font état d’atteintes à l’intégrité et à la sécurité des jeunes dans les sports, Québec crée un nouveau poste de Protecteur de l’intégrité en loisir et en sport, qui remplacera à terme l’Officier des plaintes et qui bénéficiera de pouvoirs d’enquête accrus.
Comme le révélait La Presse mardi, la ministre responsable du Sport, du Loisir et du Plein air, Isabelle Charest, soumet également dans son projet de loi 45, qui modifie la Loi sur la sécurité dans les sports, l’ensemble du secteur des sports scolaires et amateurs, mais aussi les entreprises et les organismes oeuvrant dans les loisirs auprès des jeunes (comme les camps de jour ou les scouts, par exemple), à procéder à des vérifications d’antécédents judiciaires pour les personnes appelées à travailler auprès de personnes mineures ou handicapées, ou à être régulièrement en contact avec elles.
C’est absolument inconcevable de lire semaine après semaine tous ces cas de dénonciations d’actes répréhensibles liés à des atteintes à l’intégrité et à la sécurité des jeunes. Comme société, le temps est venu de donner un important coup de barre pour rehausser la sécurité de tous nos jeunes et de toute la population dans le milieu sportif et de loisir », a déclaré Mme Charest en point de presse.
Dans la première année qui suivra l’adoption du projet de loi, le gouvernement nommera son nouveau Protecteur de l’intégrité en loisir et en sport, un poste indépendant. Cette personne aura le pouvoir de déclencher une enquête de sa propre initiative et de faire des recommandations, selon un modèle similaire au protecteur national de l’élève, dans le réseau scolaire.
« Le protecteur ne se substitue pas au processus judiciaire en place », a toutefois rappelé Mme Charest. Par exemple, des plaintes concernant des crimes à caractère sexuel seront toujours transmises aux autorités policières.
Concrètement, le Protecteur fera enquête face à « des comportements qui ne feraient pas l’objet d’un dossier criminel, comme des méthodes d’entraînement abusives », entre autres.
Québec débloque par ailleurs un budget de près de 30 millions sur cinq ans pour accompagner les entreprises et les organismes qui devront désormais soumettre leurs employés et des bénévoles à l’obligation de procéder à des vérifications d’antécédents judiciaires, incluant une somme de 4,7 millions de dollars par année spécifiquement pour cela. Les vérifications devront être renouvelées tous les trois ans.
« On sait que ça représente un changement important pour les organismes de sports et de loisirs, [ainsi que] des frais considérables. Alors on souhaite venir les appuyer dans ces changements », a dit Mme Charest.
« [On va] faire en sorte d’aller cibler les personnes qui sont dans une position propice à des gestes qui pourraient être répréhensibles. Il y aura une distinction par exemple entre les parents qui vont porter des oranges entre les périodes et les parents qui vont passer la fin de semaine avec des athlètes », a précisé la ministre.
Source: la presse