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Le gouvernement Trudeau n’a pas l’intention de contester le recours de l’Alberta à sa loi sur la souveraineté pour tenter de se soustraire au règlement fédéral sur l’électricité propre. Un geste « motivé par une idéologie anti-environnement, anti-lutte contre les changements climatiques et anti-progrès », a réagi le ministre de l’Environnement, Steven Guilbeault.
C’est une résolution qui a été adoptée dans l’Assemblée législative, ça n’a aucun fondement juridique alors je n’ai pas besoin de contester ça, a-t-il indiqué lors d’un point de presse lundi en fin d’après-midi. Nous, on continue d’avancer avec la réglementation sur le réseau électrique carboneutre. »
La première ministre de l’Alberta, Danielle Smith, a recours pour la première fois à la Loi sur la souveraineté de l’Alberta dans un Canada uni pour s’opposer à ce règlement qui, une fois en vigueur, exigera que son réseau électrique soit carboneutre d’ici 2035.
« Nous créons une opportunité pour le gouvernement fédéral de faire ce qui s’impose et de reculer », a-t-elle affirmé lundi.
L’Alberta voudrait repousser l’échéance de 2035 à 2050, année où le Canada vise une économie carboneutre.
Une motion déposée lundi à l’Assemblée législative albertaine autorise les fonctionnaires et les régulateurs à ne pas coopérer avec ces nouvelles règles fédérales sans aller jusqu’à enfreindre la loi. Elle appelle également le gouvernement albertain à explorer la création d’une société d’État, qui serait « un dernier recours » pour assurer qu’il y ait suffisamment d’électricité pour alimenter le réseau.
Mme Smith redoute des interruptions si l’Alberta est forcée de remplacer son électricité produite avec du gaz naturel par des énergies propres. L’électricité en Alberta est fournie par des entreprises privées et celles-ci ne seraient pas contraintes par la motion du gouvernement.
Ces craintes sont sans fondement, selon le ministre Guilbeault. « C’est clairement motivé par une idéologie anti-environnement, anti-lutte contre les changements climatiques et anti-progrès, a-t-il réagi. Il faut bien comprendre que la première ministre de l’Alberta a mis en place un moratoire sur le développement des énergies renouvelables, ce qui met à risque 30 milliards d’investissements dans sa province. Des milliers d’emplois sont à risque et c’est complètement motivé par l’idéologie. »
Il a fait valoir que la Nouvelle-Écosse et le Nouveau-Brunswick, deux provinces « très dépendantes des combustibles fossiles », ont signé une entente avec le gouvernement fédéral pour « travailler sur un réseau électrique carboneutre en 2035 ».
Ottawa n’a pas l’intention de reculer sa cible sur la production d’électricité propre en 2050. Le règlement, qui fait toujours l’objet de consultations, vise à réduire les émissions de gaz à effet de serre et ainsi lutter contre les changements climatiques. Le Canada s’est donné pour objectif de les diminuer de 40 %, et si possible 45 %, sous les niveaux de 2005 d’ici 2030 dans le cadre de l’Accord de Paris sur le climat.
Source: La presse