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Nids de poule, cônes orange, détours, ralentissement de la circulation, la patience des automobilistes québécois continuera à être mise à rude épreuve ces prochaines années.
Selon un rapport de la Vérificatrice générale du Québec (VGQ) déposé jeudi à l’Assemblée nationale, une proportion importante des chaussées ont atteint la fin de leur durée de vie […], mais les travaux de conservation réalisés sont insuffisants
.
Depuis 5 ans, environ la moitié des 31 000 km de routes du Québec demeurent en mauvais état en dépit des milliards investis.
Selon les calculs de la VGQ, le déficit de maintien d’actifs des chaussées du réseau routier est en croissance
. De 2018 à 2022, il a augmenté de 3 milliards de dollars, atteignant ainsi 10 milliards de dollars, soit plus du quart du déficit de l’ensemble des infrastructures publiques du Québec
, précise-t-on.
Au rythme où le MTMD réalise ses travaux de reconstruction et de réhabilitation majeure actuellement, le rétablissement de l’état de ces chaussées prendra plus de 25 ans.
La VGQ recommande notamment de déterminer des indicateurs, des modèles de projection et des cibles qui permettront au ministère d’évaluer les niveaux d’investissement requis
.
Au cabinet de la ministre Geneviève Guilbault, on prend acte du rapport
et on explique travailler sur un plan d’action afin de corriger les lacunes soulevées par le VGQ.
Les chaussés, mais aussi les ponts
Ce rapport de la VGQ survient quelques semaines après la publication d’un autre rapport, préparé cette fois par l’Autorité des marchés publics (AMP).
Manque de rigueur et de compétence, manque de concertation entre les équipes, prise de risques importante, l’AMP a ciblé des lacunes importantes dans la gestion des contrats au ministère des Transports et de la Mobilité durable (MTMD) qui coûtent cher aux contribuables et qui peuvent avoir des répercussions sur la sécurité.
Après plus de 200 rencontres et l’analyse de plus de 2500 contrats, l’AMP a publié début novembre un rapport de 135 pages dans lequel elle constate notamment des déficiences liées à l’inspection des ponts.
Les travaux de l’AMP, au cours des dernières années, ont démontré que les programmes d’inspection ne permettent pas de déceler des problèmes majeurs et ceux-ci ne sont finalement constatés que lors d’événements fortuits.
Le réseau routier est de loin le parc d’infrastructures qui affiche le déficit de maintien des actifs le plus élevé au Québec, bien au-delà de celui des écoles et des hôpitaux. Des investissements colossaux sont prévus au cours des prochaines années.
Source: Radio Canada