Québec revoit ses prévisions de croissance économique à la baisse pour 2024

7 novembre 2023
Québec revoit ses prévisions de croissance économique à la baisse pour 2024

Assahafa.com

Le gouvernement Legault, qui entrevoit une fin d’année financière « difficile », devra s’ajuster. La croissance économique, qui s’établira comme prévu à 0,6 % pour 2023, sera finalement deux fois moins forte qu’espéré l’an prochain, affirme le ministre des Finances, Eric Girard, qui évoque une « stagnation » plutôt qu’une « récession ».

Dans la mise à jour budgétaire qu’il a présentée mardi matin, M. Girard revoit ses prévisions de croissance à la baisse pour 2024 : selon ses calculs, celle-ci ne sera que de 0,7 % l’an prochain, plutôt que de 1,4 %. C’est moins que la croissance de 0,9 % prévue au Canada.

Dans un contexte où le taux de chômage se situe à un creux historique et où le nombre de postes vacants demeure élevé, la pénurie de main-d’œuvre pourrait restreindre la croissance économique de façon plus marquée que prévu, peut-on lire dans l’énoncé économique.

Pour cette raison, le gouvernement devra recourir à une bonne partie de sa provision pour éventualités afin d’investir là où les besoins sont les plus pressants, tout en gardant le cap sur la réduction du déficit et du poids de la dette.

Cette révision aura une incidence négative de l’ordre de 1 milliard de dollars par année sur l’horizon du cadre financier, explique le gouvernement dans son communiqué de presse. La provision pour éventualités, qui totalisait 6,5 milliards sur cinq ans, ne comptera plus que 1,5 milliard.

Le retour à l’équilibre toujours prévu pour 2027-2028

Piger dans la réserve permettra notamment à Québec de maintenir ses objectifs en matière de déficit et de ratio dette/PIB.

Comme prévu, le manque à gagner pour l’année financière 2023-2024 sera de 4 milliards de dollars et continuera de diminuer progressivement de 1 milliard par année jusqu’à l’atteinte du déficit zéro en 2027-2028.

Quant au poids de la dette nette, qui s’établira à 37,9 % du PIB au 31 mars 2024 – un niveau inférieur à celui d’avant la pandémie, souligne le gouvernement –, le ministre Girard espère toujours le voir diminuer à 30 % du PIB à l’horizon de l’année 2037-2038.

Comme il l’a déjà fait par le passé, le gouvernement a élaboré, par souci de transparence, deux scénarios alternatifs prévoyant, dans un cas, une récession, et dans l’autre cas, une croissance plus forte que prévu.

Ces hypothèses, si elles se réalisaient, devraient n’avoir que peu d’impact sur le retour à l’équilibre budgétaire en 2027-2028 et sur la baisse du radio dette/PIB, assure le gouvernement, chiffres à l’appui.

Répondre aux besoins les plus urgents

Mais le recours à la provision pour éventualités permettra aussi au gouvernement d’apporter une aide d’urgence aux Québécois les plus vulnérables.

L’énoncé économique du ministre Girard, par exemple, confirme un investissement de 1,8 milliard de dollars sur cinq ans dans la création de 8000 logements sociaux et abordables, notamment grâce à un transfert fédéral équivalent à la moitié de ce montant.

Il prévoit également 265 millions de dollars pour aider les sociétés de transport en commun à combler une partie des déficits anticipés pour 2024, soit le même montant que l’offre « finale » présentée par la ministre Guilbault la semaine dernière.

De plus, 21 millions de dollars seront versés dès cette année à des organismes œuvrant en matière d’aide alimentaire, dont 10 millions au réseau des Banques alimentaires du Québec. Ces dernières demandaient 18 millions.

Les 15,5 millions de dollars d’argent frais annoncés récemment par le ministre responsable des Services sociaux, Lionel Carmant, pour rehausser l’aide d’urgence en itinérance seront en outre inscrits dans le budget du gouvernement de manière récurrente.

La mise à jour économique de mardi permet par ailleurs de connaître l’ampleur de l’indexation prévue du régime fiscal pour 2024, soit 5,08 %.

Cette hausse coûtera 2 milliards de dollars par année, dont 146 millions pour bonifier les prestations d’assistance sociale.

Tout comme en 2023, l’indexation du régime fiscal sera donc plus élevée que l’inflation, qui devrait s’établir à 2,71 % en 2024, alors que c’est plutôt la situation inverse qui avait cours en 2021 et en 2022.

Les retraités, pour leur part, devraient bénéficier d’une indexation de la rentre de retraite du Régime des rentes du Québec (RRQ) de plus de 4 % à compter du 1er janvier qui vient. Ce taux sera connu à la fin du mois.

Québec évalue à 4,3 milliards de dollars les investissements additionnels annoncés mardi.

Source: Radio Canada

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