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« Le Canada est un pays sûr ». Le ministre fédéral de la Sécurité publique, Dominic LeBlanc, a cherché à minimiser l’avis diffusé par le gouvernement indien à l’intention de ses ressortissants, en raison d’« activités anti-indiennes croissantes » qui séviraient au Canada.
Après avoir qualifié d’« absurdes » les allégations selon lesquelles New Delhi aurait commandité le meurtre, en sol canadien, d’un leader communautaire sikh, puis expulsé un diplomate canadien de haut niveau, voici que le gouvernement indien émet cette recommandation à l’intention de ses citoyens.
« Vu la hausse des activités anti-indiennes et des crimes haineux et de la violence criminelle politiquement tolérés au Canada, tous les ressortissants indiens du pays et ceux qui envisagent de voyager sont priés de faire preuve de la plus grande prudence », a averti mercredi le ministère indien des Affaires étrangères.
Le gouvernement Modi ajoute, dans le même communiqué publié sur son site web, que « compte tenu de la détérioration de l’environnement de sécurité au Canada, les étudiants indiens, en particulier, devraient faire preuve d’une extrême prudence et rester vigilants ».
Invité à commenter cet avertissement, le ministre Dominic LeBlanc s’est contenté de répondre que le Canada était « un pays sûr ». Les autres députés qui se sont arrêtés au micro ont réagi de manière similaire. « Ce n’est pas vrai », a notamment laissé tomber la libérale Ruby Sahota.
Son collègue Marc Miller estime qu’il faut prendre l’avis avec un grain de sel. « On va prendre l’énoncé pour ce qu’il vaut », a-t-il soutenu, ajoutant que le Canada est « un des États les plus sécuritaires, les plus sûrs au monde ».
Le premier ministre Justin Trudeau a lancé un appel au calme, mardi, après qu’il a formulé des allégations explosives selon lesquelles New Delhi aurait un lien avec l’assassinat de Hardeep Singh Nijjar, un leader de la communauté sikhe en Colombie-Britannique, en juin.
« Nous ne cherchons pas la provocation ou l’escalade. Nous présentons les faits tels que nous les comprenons », a-t-il déclaré, tout en exhortant le gouvernement de l’Inde à « prendre au sérieux » cette histoire qui a fait le tour du monde.
Une rumeur, puis une autre
Après avoir démenti la rumeur voulant que Hardeep Singh Nijjar n’était pas citoyen canadien – il l’est depuis 2007, a clarifié le ministre de l’Immigration, Marc Miller –, le gouvernement a dû en déboulonner une autre, mercredi.
Cette fois, c’est l’avion gouvernemental qui s’est retrouvé dans le tourbillon. Est-ce parce qu’il y a eu acte de sabotage que l’aéronef est resté cloué sur le tarmac de l’aéroport de New Delhi pendant deux jours, après le sommet du G20 ?
« Nous n’avons aucune indication ou raison de croire que le problème technique rencontré par le Polaris en Inde était autre chose qu’un problème technique, sans aucun lien avec des facteurs externes », a écrit Daniel Minden, le porte-parole du ministre de la Défense nationale, Bill Blair.
Ce dernier avait été flou lorsque questionné par les journalistes dans les couloirs du parlement.
Source: La presse