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La première ministre Danielle Smith a réitéré l’opposition de son gouvernement au projet de règlement fédéral sur l’électricité propre en conférence de presse, lundi, à Calgary.
Toute comme la semaine dernière, la première ministre affirme que le plan d’Ottawa pour un réseau électrique propre est inconstitutionnel.
Ils sont déconnectés de la réalité
, a-t-elle dit en parlant des représentants du gouvernement fédéral.
Elle a tenu ces propos, entre autres, parce que la demande en électricité devrait doubler d’ici 2050 et qu’elle doute de la fiabilité du réseau électrique albertain.
Le projet de règlement [du fédéral] menacerait encore davantage la fiabilité de notre réseau électrique, ce qui pourrait entraîner des pannes d’électricité dévastatrices.
La première ministre albertaine s’inquiète aussi des conséquences de la mise en place du projet fédéral sur la facture de la population albertaine : Tout plan qui rend l’électricité plus chère et moins fiable est un mauvais plan
.
Comme l’a fait Rebecca Schulz, ministre de l’Environnement et des Zones protégées, la semaine dernière, Danielle Smith a précisé que l’Alberta empruntera son propre chemin si cette dernière n’est pas en mesure de s’entendre avec le fédéral.
Nous allons commencer par la diplomatie et la négociation
, a-t-elle dit, n’écartant pas l’option de recours judiciaires.
Citant un passage de la Constitution canadienne, Daniell Smith a déclaré : « Chaque province peut légiférer en matière d’aménagement, de conservation et de gestion des emplacements et des installations de la province destinés à la production d’énergie électrique. »
Nous sommes prêts à nous battre s’il le faut. La Constitution est très claire. Ce n’est pas un simple document consultatif. C’est censé être la façon dont notre pays doit fonctionner.
Nous espérons pouvoir amener le fédéral à convenir que la cible [d’un réseau carboneutre] d’ici 2050 est la mesure à adopter
, a-t-elle ajouté.
Selon le professeur en génie mécanique de l’Université de l’Alberta Tim Weis, l’échéance fédérale pour un réseau carboneutre d’ici 2035 est très ambitieuse, mais elle est réalisable.
L’Alberta : différente du reste du pays
Si la province s’oppose si farouchement au projet d’Ottawa, c’est probablement parce que son réseau d’électricité est encore très dépendant des combustibles fossiles.
Certaines provinces se trouvent dans une situation différente en ce qui concerne le réseau d’électricité. Le nôtre dépend à près de 90 % du gaz naturel. Donc, nous allons avoir besoin de plus de temps pour atteindre la cible
, a indiqué Danielle Smith.
En 2020, 84 % de l’électricité au Canada provenait de sources non émettrices comme l’hydroélectricité, l’énergie éolienne ou l’énergie nucléaire ou solaire. Alors que la plupart des provinces canadiennes misent en grande partie sur des énergies renouvelables, le portrait est différent en Alberta.
Dans la province albertaine, les combustibles fossiles comme le gaz naturel représentent près de 85 % de la production totale d’électricité de la province, selon un rapport du gestionnaire du système électrique de l’Alberta (Nouvelle fenêtre) (AESO). Les énergies renouvelables, elles, comptent pour près de 13 %.
En ce qui concerne la production d’électricité et de chaleur du secteur public, le Canada a émis environ 60 mégatonnes de gaz à effet de serre en 2021. En tout, 47 % d’entre elles provenaient d’Alberta, soit près de 28 mégatonnes d’émissions annuelles.
C’est une légère baisse par rapport aux années précédentes. En 2015, l’Alberta représentait 59 % des émissions. Cette réduction est notamment attribuable à la réduction de la production d’électricité au charbon.
Par ailleurs, le gouvernement estime que, d’ici la fin de l’année, l’Alberta aura complètement éliminé les émissions de la production d’électricité au charbon. Le gaz naturel a grandement remplacé ce type d’énergie, comptant pour près du trois quarts de la production d’électricité de la province.
Source: Radio Canada