Le Canada à nouveau sous pression pour hausser ses dépenses militaires

15 février 2023
Le Canada à nouveau sous pression pour hausser ses dépenses militaires

Assahafa.com

La réunion des ministres de la Défense de l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (OTAN) relance le débat sur le sous-financement des armées des pays membres comme le Canada.

Comme d’autres capitales, Ottawa – qui consacre à ses armées 1,33 % de son produit intérieur brut (PIB), alors que le seuil fixé par l’alliance est de 2 % – se retrouve à nouveau sous pression au sortir de la rencontre de deux jours organisée cette semaine à Bruxelles, en Belgique.

Depuis mardi, les ministres, dont la Canadienne Anita Anand, ont notamment discuté de l’importance d’investir davantage dans la défense, a pudiquement fait savoir l’OTAN dans une déclaration publiée mercredi.

Dans les faits, son secrétaire général, Jens Stoltenberg, affirme depuis des mois que des investissements importants sont nécessaires pour moderniser les capacités militaires de l’alliance et que l’engagement pris par les alliés en 2014 de se rapprocher des 2 % doit être revu à la hausse.

Nous devrions cesser de considérer les 2 % comme un plafond et considérer les 2 % comme un plancher et un minimum, a-t-il encore soutenu, mercredi, évoquant du même souffle les efforts de guerre requis en Ukraine pour repousser l’invasion russe lancée il y a bientôt un an.

« Lorsque nous voyons les besoins en munitions, en défense aérienne, en formation, en préparation pour les capacités de pointe, il est évident que ces 2 % de dépenses de défense sont un minimum. »

— Une citation de  Jens Stoltenberg, secrétaire général de l’OTAN

Interrogé sur le même sujet, le ministre allemand de la Défense, Boris Pistorius, a dit partager cette évaluation.

Je pense que le simple fait de vouloir se rapprocher de l’objectif de 2 % ne suffira pas; il doit être la base de tout le reste, a-t-il déclaré, indiquant que son gouvernement souhaitait aller dans cette direction bientôt.

Des intérêts divergents

En fait, il y aurait actuellement deux groupes d’alliés différents, selon un haut responsable s’étant confié à l’AFP sous le couvert de l’anonymat.

D’un côté, ceux qui comme les pays baltes (Lituanie, Lettonie, Estonie) et la Pologne poussent pour des objectifs de défense plus ambitieux. Ils exigeraient des membres de l’OTAN qu’ils consacrent 2,5 % de leur PIB aux dépenses militaires.

De l’autre, ceux qui comme le Canada, l’Espagne, le Luxembourg et, dans une certaine mesure, l’Italie estiment que cette cible n’est pas adaptée à leur situation.

Questionnée à ce sujet mercredi par la presse internationale, la ministre Anita Anand n’a pas souhaité se positionner clairement sur cet enjeu délicat, qui sera l’un des sujets centraux d’un sommet de l’alliance prévu cet été à Vilnius, en Lituanie.

Elle a plutôt souligné que le Canada était l’un des membres fondateurs de l’OTAN; que les dépenses militaires du gouvernement Trudeau avaient augmenté de 70 % depuis 2017; et qu’il avait pris un engagement de 8 milliards de dollars dans son dernier budget.

Mme Anand a rappelé que le Canada était le sixième contributeur en importance de l’alliance, derrière les États-Unis, l’Allemagne, le Royaume-Uni, la France et l’Italie.

La ministre a aussi mis en relief la présence militaire canadienne en Lettonie – une preuve, selon elle, qu’Ottawa joue un rôle de leadership très ferme sur le flanc oriental de l’OTAN – ainsi que son implication dans le NORAD, qu’elle a présentée comme le flanc ouest de l’OTAN.

Source: Radio-Canada

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