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Le plan vert du gouvernement Legault ne permettra pas, à lui seul, d’atteindre la carboneutralité d’ici 2050 comme il s’y est engagé, selon un nouveau rapport de HEC Montréal.
Globalement, le secteur de l’énergie n’évolue pas à la hauteur des ambitions climatiques et environnementales du Québec, comprend-on à la lecture du document de 75 pages. Car malgré la crise, les habitudes de consommation ne changent pas, ou si peu.
Dans le secteur des transports, par exemple, la part des ventes de fourgonnettes, de véhicules utilitaires sport (VUS) et de camionnettes continue d’augmenter, observent les auteurs du rapport, ajoutant que, si la tendance se maintient, la dernière voiture devrait se vendre en 2028
.
Dans le secteur industriel, près de 60 % de l’énergie consommée est perdue sans générer de valeur ajoutée, font-ils également remarquer.
Dans ces conditions, il sera difficile pour le gouvernement de réaliser les objectifs qu’il s’est fixés en matière de réduction des gaz à effet de serre (GES), préviennent les auteurs du rapport. Nonobstant la crise sanitaire, les tendances ne vont pas dans la bonne direction
, concluent-ils.
« Les ventes d’essence et de carburant diesel ne déclinent pas au rythme nécessaire pour atteindre les cibles, le parc de véhicules carburant à l’essence grandit et grossit, la superficie de plancher à chauffer est toujours en croissance et l’amélioration de la performance énergétique des industries est insuffisante. »
Pour toutes ces raisons, il sera particulièrement intéressant de voir en 2023 si le gouvernement Legault augmentera le prix du carbone, qui se situe actuellement à 35 $ sur le marché, alors que le fédéral fera passer le sien de 50 $ à 65 $ le 1er avril prochain, soulignent les auteurs du rapport.
L’édition 2023 de l’État de l’énergie au Québec(Nouvelle fenêtre) est parue lundi. Le rapport a été produit par Pierre Olivier Pineau et Johanne Whitmore. Ceux-ci sont respectivement titulaire et coordonatrice de la Chaire de gestion du secteur de l’énergie de HEC Montréal.
Selon eux, les Québécois demeurent dépendants des énergies fossiles, surtout dans le domaine des transports. Ils évoquent même un état d’ébriété énergétique
.
Un record de vente de carburant diesel pour le transport routier au Québec a d’ailleurs été établi en 2021, illustrent les deux experts. Cette année-là, 3,6 milliards de litres ont trouvé preneurs, soit 270 millions de litres de plus que le précédent record établi juste avant la pandémie, en 2019.
Source: Radio-Canada