Nicolas Marceau, un ministre dans le tourbillon de la rétroactivité

26 janvier 2023
Nicolas Marceau, un ministre dans le tourbillon de la rétroactivité

Assahafa.com

Un peu plus de 10 ans après l’élection d’un gouvernement minoritaire du Parti québécois, en septembre 2012, Nicolas Marceau ne regrette aucune décision, si controversée soit-elle, prise au cours des premières semaines du court mandat de sa formation politique.

En entrevue dans le cadre de notre série spéciale Dans la peau du ministre des Finances du balado Question d’intérêt, M. Marceau affirme qu’il y avait urgence d’agir puisque les gouvernements minoritaires n’ont pas tendance à vivre très longtemps.

Élu avec seulement quatre députés de plus que l’opposition, le gouvernement Marois arrive avec un vaste programme de réformes fiscales et économiques qui provoquent de vives réactions. Je n’anticipais pas que, dans les premiers jours, ça allait être un tourbillon, dit l’ex-ministre péquiste des Finances, lui dont les premières annonces portent sur des hausses d’impôt pour les mieux nantis.

La pilule qui ne passe pas, c’est que les mesures – hausse d’impôt sur le revenu et sur les dividendes, hausse de la taxation du gain en capital – sont rétroactives au 1er janvier de l’année en cours. La levée de boucliers est phénoménale.

On s’entend : si on avait eu un gouvernement majoritaire avec quatre ans pour mettre en œuvre tout ça, on aurait pu dire qu’on prend le temps de faire les choses tranquillement. Mais là, on sentait l’urgence parce qu’on voulait livrer la marchandise. On avait annoncé aux Québécois qu’on allait abolir la contribution santé. On voulait l’abolir. Maintenant, pour mettre ça en œuvre rapidement, ce qui allait avec ça, c’était la rétroactivité, explique M. Marceau.

Le ministre a dû revenir à sa table de travail pour revoir le plan proposé. Pour moi, ça a été un baptême du feu, décrit-il. La rétroactivité a été abandonnée, les hausses d’impôt ont été amoindries et la contribution santé est demeurée en vigueur mais a été rendue progressive.

Conversations intenses

Dès son arrivée au pouvoir, Nicolas Marceau goûte à la pression puissance 100 de la politique. Avec le bureau de la première ministre, avec les hauts fonctionnaires, avec mon cabinet, d’autres collègues ministres, des discussions au Conseil des ministres aussi, ces conversations sont intenses. Il y en a beaucoup, se rappelle-t-il.

Des gens d’affaires le contactent pour lui exprimer leur désaccord. J’ai eu certaines discussions avec des personnes du milieu des affaires. […] On nous a ramené de façon très claire le fait qu’on était un gouvernement minoritaire et qu’on ne pouvait pas faire tout ce qu’on voulait.

« Il y avait une certaine méfiance de certains acteurs des milieux d’affaires, mais pas de tous. Il y avait plusieurs personnes dans les milieux d’affaires qui étaient très heureuses de nous voir de retour. Il y avait les deux; j’ai vécu les deux. »

— Une citation de  Nicolas Marceau, ministre des Finances du Québec de 2012 à 2014

Je n’étais pas issu du milieu des affaires. Je pense que la plupart des gens dans le milieu des affaires connaissaient mon point de vue sur différentes questions. Je suis un homme de la gauche réaliste. Je veux qu’on fasse de la redistribution […], mais en même temps, je veux aussi que l’État soit responsable, que la gestion des finances publiques soit saine.

L’ex-ministre des Finances assume entièrement les choix qui ont été faits durant son passage aux Finances. Je ne suis pas capable de trouver des décisions que je regrette. Je suis serein. […] Je pense que les choses qui ont été faites sont les bonnes, juge Nicolas Marceau.

Écoutez nos entrevues de la série spéciale Dans la peau du ministre des Finances dans le balado économique de Radio-Canada, Question d’intérêt.

Cette série nous permet de mieux comprendre les coulisses d’événements qui ont marqué le Québec depuis 15 ans. Quelques révélations, des confidences et, surtout, la conviction d’avoir bien fait les choses.

Source: Radio-Canada

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