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En entrevue de fin d’année avec Radio-Canada, le premier ministre Blaine Higgs propose un partage des ressources humaines entre les hôpitaux comme solution à la pénurie de personnel. Mais cette solution indigne les syndicats.
Blaine Higgs assure que, s’il était possible de recruter plus de professionnels de la santé, le Nouveau-Brunswick le ferait.
« Si nous le pouvions, nous le ferions. »
Mais, selon lui, c’est aussi l’objectif de toutes les autres provinces.
Le premier ministre du Nouveau-Brunswick propose donc un autre plan pour régler ce problème.
Selon lui, il est clair que les hôpitaux plus petits ont besoin de moins de ressources que les plus gros.
Blaine Higgs assure que ce sont les régies de la santé, et non pas lui, qui détermineraient les secteurs prioritaires.
Il pense qu’un certain partage de ressources serait bénéfique pour les hôpitaux des trois grandes villes de la province, Moncton, Fredericton et Saint-Jean. Par exemple, dit-il, des employés de l’hôpital d’Oromocto pourraient être amenés à travailler à Fredericton quand le besoin est là.
Mais un obstacle important se dresse devant la mise sur pied de ce plan et Blaine Higgs le sait.
Vous savez [pourquoi ce n’est pas comme ça]? Ça a rapport aux conventions collectives
, admet-il.
Les syndicats outrés
Selon la Fédération des travailleurs et travailleuses du Nouveau-Brunswick (FTTNB), les membres des syndicats devraient avoir à se prononcer sur cette question si elle était réellement proposée dans les mois à venir.
Ce syndicaliste de longue date trouve insultant que le premier ministre n’ait pas pris la peine de s’adresser d’abord à eux.
La Fédération canadienne des syndicats d’infirmières et infirmiers trouve elle aussi que le moment était mal choisi pour annoncer une telle intention.
« On n’est pas des pions et on ne va pas accepter d’être traités comme ça. »
Difficile pour la présidente de la Fédération canadienne des infirmières et infirmiers Linda Silas d’imaginer la mise sur pied d’un tel projet.
On ne peut pas s’attendre qu’une infirmière va aller travailler à Oromocto un matin et dire : « Ah, non, non, tu t’en vas à Fredericton. »
Elle reconnaît que le recrutement peut être compliqué. Elle affirme qu’il est donc d’autant plus important de mettre les bouchées doubles pour ce qui est de la rétention.
Aujourd’hui, on ne peut pas donner de soins de qualité et c’est ça qui démoralise la profession infirmière, qui nous fait nous retirer prématurément ou changer d’emploi, aller travailler quelque part d’autre, pas en soins infirmiers
, explique Mme Silas.
Selon elle, la solution que propose le premier ministre ne ferait rien pour améliorer la rétention et pourrait même aggraver le problème.
Source: Radio-Canada