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Le gouvernement canadien a annoncé mardi de nouvelles sanctions contre deux anciens ministres haïtiens, qu’il accuse de corruption et d’alimenter la crise dans ce pays pauvre des Caraïbes.
Ces sanctions visent Liszt Quitel et Berto Dorcé, deux anciens ministres de la Justice.
Elles prévoient un gel de tous leurs biens détenus au Canada et l’interdiction de réaliser des transactions. Les deux anciens ministres ont également l’interdiction de se rendre au Canada.
« Le Canada a des raisons de croire que ces personnes utilisent leur statut de membres en vue de l’élite économique en Haïti pour protéger et permettre les activités illégales de gangs criminels armés, notamment par le blanchiment d’argent et d’autres actes de corruption », a expliqué le ministère des Affaires étrangères canadien, dans un communiqué.
Liszt Quitel avait été nommé ministre intérimaire de la Justice et de la Sécurité publique en septembre 2021, plus de deux mois après le meurtre du chef de l’État Jovenel Moise dans sa résidence privée, en pleine nuit, par un commando armé.
Quant à M. Dorcé, il avait à son tour été nommé à la chancellerie en novembre 2021, lorsque le premier ministre haïtien Ariel Henry avait remanié son gouvernement en accord avec des partis d’opposition pour faire « front commun contre l’insécurité des gangs ».
Ces deux ministres avaient été révoqués du gouvernement haïtien le mois dernier.
Les sanctions canadiennes visent à « faire pression » sur ceux « responsables de la violence, y compris la violence sexuelle généralisée, et de l’instabilité actuelle en Haïti », a indiqué le ministère. « Ces personnes doivent cesser de verser des fonds et de fournir des armes aux gangs criminels en Haïti », a exhorté le ministère canadien.
Le gouvernement canadien a précédemment sanctionné trois membres de l’élite haïtienne, notamment le seul milliardaire de l’île, Gilbert Bigio. L’ancien président Michel Martelly et deux ex-premiers ministres sont aussi sous le coup des sanctions canadiennes.
Le pays des Caraïbes, le plus pauvre d’Amérique du Nord, est englué depuis des années dans une profonde crise économique, sécuritaire et politique, profondément aggravée par l’assassinat du président Jovenel Moïse en 2021 et l’emprise de plus en plus forte des gangs.
Ottawa attribue l’instabilité actuelle aux gangs armés et à leurs partisans qui « continuent de terroriser les populations vulnérables en Haïti en toute impunité » et « précipitent une crise humanitaire dans le pays », qui fait face à une épidémie de choléra.
Source: La presse