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Les enseignants qui doivent s’absenter en raison de la COVID-19 devront dorénavant puiser dans leur banque de congés de maladie personnelle, avertissent les centres de services scolaires. Or, les enseignants disposent d’une banque de congés personnels de six jours, alors que la période d’isolement recommandée par la santé publique en cas d’infection est de cinq jours.
C’est un peu le désarroi, c’est l’incohérence qui nous jette un peu à terre
, indique la présidente de la Fédération autonome de l’enseignement (FAE), Mélanie Hubert, en entrevue mardi matin à l’émission D’abord l’info sur les ondes d’ICI RDI.
Selon elle, le message qui est envoyé aux enseignants est contradictoire.
« D’une part, le gouvernement nous dit [que] c’est le retour à la normale à l’école [..] Mais d’autre part, la santé publique nous dit qu’il faut continuer à s’isoler. »
Mais pour respecter les consignes d’isolement de la santé publique, les enseignants n’ont plus les congés qui allaient avec jusqu’à l’année dernière
, se désole Mme Hubert.
Elle souligne que les consignes divergent d’un centre de services scolaire à l’autre, et souvent d’un établissement à l’autre aussi. Le gouvernement a laissé les centres de services à eux-mêmes avec le problème.
« Notre convention collective permet aux centres de services d’autoriser des absences pour des raisons qu’ils pourraient juger valables, mais ça vient avec un signe de dollar, puisque le prof est payé à la maison [et] il y aura un prof payé dans la classe. »
Elle explique que le gouvernement n’a pas garanti les sommes pour autoriser les congés, donc, d’un centre de services à l’autre, chacun fait ses choix, et parfois d’une école à l’autre, les directions font leurs choix aussi
.
Si Mme Hubert ne connaît pas le nombre d’enseignants qui sont actuellement affectés par la COVID-19, elle rappelle que les autorités vont recommencer à comptabiliser
les cas dans les écoles, ce qui n’était pas le cas jusqu’à maintenant. Cela démontre, selon elle, qu’il faut accorder une certaine importance
à la COVID-19.
Elle demande au gouvernement du Québec d’envoyer une ligne claire, d’en haut, de rétablir le fonctionnement qui se passait jusqu’à l’année dernière, c’est-à-dire de permettre aux enseignants de s’absenter et de ne pas avoir à puiser dans leur banque [de congés] pour le faire
.
Davantage de considération
et de valorisation
Certains enseignants pourraient arrêter de se tester, ou encore ne plus s’isoler durant cinq jours et tout de même se présenter sur leur lieu de travail avec un masque pour éviter de piger dans leur banque de congés de maladie.
L’année dernière, les centres de services scolaires accordaient des congés payés en cas d’infection à la COVID-19.
Des enseignants souhaitent que le télétravail soit permis aux enseignants, et qu’ils puissent ainsi être payés pour effectuer des tâches à partir de la maison.
« On vient d’apprendre que si un prof pogne la COVID, son isolement sera déduit de sa banque de congés de maladie… sans possibilité de télétravail (réservé uniquement au personnel de bureau du CSSS). »
Il ajoute que les profs se font mettre devant un beau dilemme : payer leur isolement ou mettre en danger leurs collègues. C’est insultant
.
Il affirme que ça prendrait peut-être plus de considération/valorisation des profs, vous avez un bel exemple juste là
, écrit-il sur Twitter.
Source: Radio-Canada