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Fraîchement élu à la tête du Parti conservateur, Pierre Poilievre lance un premier défi au premier ministre Justin Trudeau. S’il se soucie véritablement du bien-être des Canadiens qui peinent à joindre les deux bouts à cause de la hausse fulgurante du coût de la vie, il doit prendre l’engagement dès aujourd’hui de ne pas augmenter les taxes et les impôts.
M. Poilievre a lancé ce défi lundi durant un discours enflammé devant son caucus conservateur, au cours duquel il a affirmé que le Parti conservateur qu’il dirige travaillera sans relâche pour « transformer la souffrance des Canadiens en espoir ».
Le nouveau chef conservateur, qui a fait de la lutte contre l’inflation son principal cheval de bataille durant la course à la direction du Parti conservateur, entend visiblement continuer de frapper sur ce clou au cours des prochaines semaines, et dès la reprise des travaux parlementaires, maintenant prévue mardi prochain à cause des funérailles de la reine Élisabeth II.
Durant son discours, M. Poilievre a relevé que les travailleurs canadiens verront les cotisations à l’assurance-emploi et au régime de pensions du Canada augmenter dès le 1er janvier. Selon lui, les Canadiens ne peuvent pas se permettre de voir leur chèque de paie diminuer. Il a ainsi sommé le premier ministre de s’engager à mettre de côté toute hausse de ces cotisations. Il l’a également mis au défi de ne pas augmenter la taxe sur le carbone l’an prochain.
« Justin Trudeau a l’intention d’augmenter les taxes sur votre chèque de paie le 1er janvier. Cela veut dire que le salaire qu’empocheront les travailleurs va diminuer. C’est le cadeau que réserve Justin Trudeau aux Canadiens pour la nouvelle année. En plus, il prévoit tripler la taxe sur le carbone. Cela veut dire de l’essence plus chère, du gaz naturel plus cher pour chauffer sa maison. Des prix plus élevés quand on va faire l’épicerie », a affirmé le chef conservateur.
« Les Canadiens n’ont pas les moyens pour continuer de payer cela. Ils sont en train de souffrir déjà. Et c’est notre devoir, comme Parti conservateur, de transformer cette souffrance en espoir. Et c’est ce que nous allons faire », a-t-il ajouté avant de lancer un défi à Justin Trudeau.
« Je vous lance un défi, monsieur Trudeau. Si vous comprenez la souffrance des Canadiens qui ne peuvent pas payer le prix de l’essence, qui ne peuvent pas acheter une maison, qui paie plus pour leur hypothèque, si vous comprenez la difficulté des Canadiens, prenez l’engagement aujourd’hui : pas d’augmentation de taxes, pas d’augmentation des impôts. Réduisons les coûts de la vie pour les Canadiens ».
M. Poilievre a dit être prêt à travailler avec le gouvernement Trudeau et son « partenaire radical et woke du NPD » si cela est dans l’intérêt des Canadiens. « Mais il n’y aura aucun compromis sur ceci : les conservateurs ne vont jamais appuyer de nouvelles taxes et nous allons nous battre bec et ongle pour empêcher la coalition de faire cela ».
Poilievre rencontre le caucus du Québec
M. Poilievre a par ailleurs tendu une perche aux députés conservateurs du Québec, qui s’étaient majoritairement rangés au camp de Jean Charest durant la course. Ainsi, le nouveau chef conservateur a rendu une visite surprise aux élus du Québec durant la région des caucus régionaux.
Ce geste a été fortement apprécié par les Gérard Deltell, Dominique Vien, Bernard Généreux, entre autres, qui ont vu cette visite surprise comme une volonté sincère de tourner la page sur une course au leadership acrimonieuse.
« Quel bon moment ! C’est un très bon signal d’unité envoyé par le chef, d’être à l’écoute du Québec. Je pense qu’il l’a très bien démontré durant son discours aussi samedi soir », a lancé Gérard Deltell, qui a souligné la qualité du français du nouveau chef.
« C’était très positif. Et je lui ai offert toute ma collaboration », a dit le député de Beauce, Richard Lehoux.
« C’était une visite surprise. Et je suis très heureux de cela », a commenté le député Bernard Généreux, député de Montmagny—L’Islet—Kamouraska—Rivière-du-Loup.
M. Poilievre est arrivé à la réunion du caucus national en compagnie de sa conjointe, Anaida, et en transportant dans ses bras son plus jeune enfant, Cruz, dont c’était le premier anniversaire de naissance lundi.
« Aujourd’hui, c’est un moment historique. Vous savez de quoi je parle. Évidemment, le moment historique aujourd’hui, c’est que notre bébé Cruz a un an ! », a-t-il lancé sous les applaudissements de ses troupes.
M. Poilievre et sa conjointe ont par la suite coupé un morceau d’un gâteau sur lequel se trouvait une chandelle.
Samedi soir, Pierre Poilievre a remporté une victoire sans appel dès le premier tour, obtenant quelque 68,15 % des points accordés en vertu des règles de la course au leadership. Jean Charest n’a récolté que 16,07 % des points.
Les autres candidats – les députés conservateurs de l’Ontario Leslyn Lewis et Scott Aitchison, et l’ancien député provincial de l’Ontario Roman Baber – ont récolté ensemble environ 15 % des points.
« Je suis extrêmement reconnaissant de votre appui. Et peu importe les candidats que vous avez appuyés durant la course à la chefferie ou si vous êtes restés neutres, nous sommes tous ensemble et nous faisons tous partie de la grande famille conservatrice », a-t-il lancé lundi.
Source: La presse