Le bureau de Trudeau inondé de plaintes dès le mois de mars

2 septembre 2022
Le bureau de Trudeau inondé de plaintes dès le mois de mars

Assahafa.com

Ne sachant plus à quel saint se vouer pour obtenir leur passeport ou les documents d’immigration de leurs proches qui souhaitent venir au Canada, de nombreux Canadiens ont écrit au bureau du premier ministre pour qu’il intervienne en leur faveur afin d’obtenir les précieux documents après des mois d’attente.

Mais la réponse du bureau du premier ministre était systématiquement la même au plus fort de la crise des passeports et du cafouillage au ministère de l’Immigration cet été : il renvoyait les gens au bord du désespoir à Service Canada ou à Immigration et citoyenneté, où ils s’étaient déjà heurtés à de longs retards.

 

La Presse a obtenu quelque 350 pages de courriels envoyés au bureau du premier ministre à ce sujet en vertu de la Loi sur l’accès à l’information.

Désarroi

Ces documents illustrent le désarroi de nombreux citoyens devant les retards considérables auxquels ils ont dû se résigner avant d’obtenir un passeport ou d’autres services essentiels. Ils démontrent aussi que les premiers signes de la crise à venir sont survenus dès le début de mars, mois à partir duquel les courriels se sont multipliés au bureau du premier ministre.

« Cela fait trois mois que j’attends mon passeport et je n’ai pas eu de nouvelles. Ne pensez-vous pas que mon opinion compte ? Combien de temps cela peut prendre pour avoir une réponse ? Je présume que je vais devoir attendre que mon passeport soit échu », a lancé un résidant de l’Ontario le 20 mars.

Les règles concernant la COVID ont changé. Les voyages sont permis. Ramenez les gens au travail.

Extrait d’un courriel d’un correspondant du Manitoba envoyé le 20 mars

« Je vous écris au sujet du passeport de mon fils. Cela fait six MOIS que j’ai soumis une demande de renouvellement et Service Canada ne cesse de retarder ma demande sans raison et sans explications. Je téléphone à Service Canada chaque semaine depuis un mois. Je me rends au bureau de Service Canada depuis deux semaines et RIEN. Nous devons nous rendre aux États-Unis d’ici trois semaines pour une urgence familiale », plaide un résidant de l’Alberta dans un courriel le 16 mars.

Exaspéré, un autre individu a réclamé le numéro personnel du premier ministre pour lui expliquer de vive voix la situation inacceptable avec laquelle il devait composer depuis des mois. « Chaque année que dure la pandémie devrait être ajoutée à la date d’échéance du passeport », a pesté un résidant de l’Ontario.

« Je reconnais la raison pour laquelle vous avez écrit au premier ministre pour demander son aide. Cependant, j’espère que vous allez comprendre qu’il est incapable d’intervenir personnellement dans ce dossier », répond un employé du bureau du premier ministre à un autre correspondant. Il invite par la suite la personne à s’adresser au bureau du ministre de l’Immigration, Sean Fraser.

« Je suis content que vous transmettiez mes inquiétudes au ministère qui est responsable de ce gâchis. Ce sera un enjeu électoral pour moi et bien d’autres qui ont été affectés par cela », soutient un autre résidant de l’Ontario.

Création d’un groupe de travail

Des images montrant de longues files d’attente de personnes devant les bureaux de Passeport Canada ont fait les manchettes durant l’été. La crise a été telle que le premier ministre a créé un groupe de travail ministériel.

Lundi, ce groupe de travail a fait le point sur la situation qui prévaut dans les bureaux de passeport, dans les aéroports et dans les bureaux d’Immigration et citoyenneté.

Le ministre des Relations Couronne-Autochtones, Marc Miller, qui est coprésident de ce groupe de travail, a indiqué que la situation s’est améliorée grâce à l’embauche de nouveaux employés, à l’utilisation de meilleures technologies et à l’ajout de points de service. Mais il a ajouté : « Nous ne sommes pas encore sortis du bois. Il reste beaucoup de travail à faire. Dans certains cas, nous avons retrouvé les normes de services qui prévalaient avant la pandémie. Mais notre travail n’est pas terminé. »

Mercredi, M. Trudeau s’est fait demander par les journalistes pourquoi il n’avait pas jugé bon de profiter du remaniement ministériel qu’il a effectué pour annoncer des changements aux ministères qui ont connu de graves problèmes cet été. Il a répondu que le gouvernement a été réélu il y a à peine un an et que les défis se sont multipliés au cours des derniers mois. « On reconnaît qu’il y a énormément de défis dans le monde et au Canada aussi. Mais nous sommes là pour travailler et pour faire les améliorations nécessaires », a-t-il dit.

Source:  La presse

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