Erin O’Toole visé par une mutinerie

1 février 2022
Erin O’Toole visé par une mutinerie

Assahafa.com

Le chef du Parti conservateur, Erin O’Toole, est aux prises avec une révolte de membres de sa députation, dont près du tiers réclament un vote de confiance. « Ils devront vivre avec » le résultat, a réagi tard lundi soir le principal concerné, présentant la démarche comme un choix entre « la colère et l’optimisme ».

Dans une lettre envoyée au président du caucus, Scott Reid, 35 des 119 élus conservateurs ont exigé un vote, qui pourrait survenir dès la prochaine réunion du caucus, mercredi, d’après ce qu’a rapporté lundi soir le quotidien The Globe and Mail et que La Presse a ensuite pu confirmer.

Cette fronde survient dans la foulée de la publication d’un bilan de la défaite électorale de septembre dernier, dévoilé la semaine dernière. Sur Twitter, le député Bob Benzen, qui avait offert son appui à Erin O’Toole lors des courses à la direction de 2017 et de 2020, fait référence à ce rapport rédigé par James Cumming.

« En tenant compte du bilan de M. O’Toole à titre de chef, je suis d’avis qu’un vote sur son leadership est la seule façon d’éviter une fracture dangereuse qui serait irréparable au sein du Parti conservateur », lit-on dans la déclaration publiée lundi par le député de l’Alberta.

Un de ses compatriotes albertains, Garnett Genuis, s’est tourné vers le même réseau social lundi soir afin de confirmer qu’il était l’un des signataires de la missive, mais aussi pour accuser l’équipe des communications du chef d’avoir répandu des faussetés sur les raisons de sa démarche.

« M. O’Toole devrait réaliser qu’il est dans une position intenable au lieu d’avoir recours à des mensonges pour attaquer publiquement des membres de sa propre équipe », a-t-il gazouillé, assurant que sa dissension n’avait rien à voir avec le projet de loi sur les thérapies de conversion, auquel il s’opposait.

Selon une loi qui avait été portée par le député conservateur Michael Chong, si au moins 20 % des élus d’un parti réclament un examen de la direction, un vote doit avoir lieu au caucus. Dans l’éventualité où la majorité des membres désavouait un chef, celui-ci devrait quitter. Or, d’après les informations du Globe and Mail, ce seuil pourrait être atteint, avec 63 des 119 députés prêts à chasser le chef.

« Ils devront vivre avec »

Peu après 23 h, lundi soir, Erin O’Toole a réagi à cet affront sur les réseaux sociaux.

« Je suis là et je ne fais pas marche arrière. Le Canada a besoin de nous, unis et sérieux ! C’est le moment de rendre des comptes. De régler cette question en caucus. Ici. Maintenant. Une bonne fois pour toutes. La colère ou l’optimisme. C’est le choix qui est devant nous », a-t-il écrit.

« Je vais accepter le résultat de ce vote. Les signataires de cette lettre doivent aussi l’accepter. Ils l’ont écrite. Ils devront vivre avec », a ajouté le leader conservateur, regrettant que certains membres de son caucus « ne savent pas quel chemin emprunter ».

Un chef contesté

Au cours des dernières semaines, les positions d’Erin O’Toole ont été remises en question à maintes reprises.

Avant la relâche des Fêtes, des députés ont mal digéré sa décision de faire adopter à toute vitesse le projet de loi interdisant les thérapies de conversion, et lui ont ensuite reproché sa timidité dans le dossier de la loi 21. Une sénatrice saskatchewanaise, Denise Batters, a aussi lancé une pétition pour exiger un vote de confiance.

Et, plus récemment, des élus de premier plan comme Candice Bergen, Andrew Scheer et Pierre Poilievre ont appuyé le convoi des camionneurs à Ottawa. Le chef O’Toole avait initialement exprimé sa réserve quant à un appui, affirmant que ce n’était pas là son rôle comme politicien et chef de parti, avant de faire volte-face.

La mutinerie viendrait des députés des provinces de l’Ouest. Les élus du Québec, en général, sont demeurés derrière Erin O’Toole, qui a opéré un virage vers le centre pendant la dernière campagne électorale.

Rappelons que M. O’Toole était allé jusqu’à proposer un « contrat aux Québécois », s’attirant les faveurs de François Legault.

Mais ses tergiversations des dernières semaines ont mis en évidence ses lacunes comme chef, a confié à La Presse une source conservatrice qui a requis l’anonymat afin de s’exprimer plus librement. « Ça commence à être un trait de personnalité, et c’est inquiétant », a dit cette personne.

« Il y a encore un mois, je me disais qu’il méritait sa chance, mais là… on dirait que son idée est toujours basée sur la dernière personne à qui il a parlé, et ça, ce n’est pas un grand signe de leadership », a noté cette source conservatrice.

Source: La presse

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