Vague Omicron : Anglade demande une convocation d’urgence de l’Assemblée nationale

En plus d’une séance extraordinaire d’urgence, Mme Anglade a demandé au gouvernement vendredi matin, en point de presse, d’instaurer des rencontres hebdomadaires réunissant tous les chefs des partis d’opposition.

Pourquoi? Parce que ça va nous permettre d’expliquer réellement qu’elles sont les étapes qui sont franchies par le gouvernement, quels sont les gestes que le gouvernement va poser dans les prochaines semaines, a expliqué la cheffe libérale.

« De manière générale on sent la confusion. On sent que les règles ne sont pas claires et on sent surtout qu’on se retrouve sur un bateau qui n’a pas de gouvernail, qui n’a pas de boussole. »

Dans une lettre envoyée jeudi soir au premier ministre François Legault, dont Radio-Canada a obtenu copie, Dominique Anglade écrit que ce débat ne peut attendre la rentrée parlementaire – prévue le mardi 1er février – alors que le Québec fait face à une vague de COVID-19 qualifiée hier de « raz-de-marée » par le ministre de la Santé, Christian Dubé.

Après avoir passé en revue les défis qui accablent le gouvernement (cascade d’hospitalisations, délestage, manque de tests…), elle estime que le Québec doit rapidement reprendre le contrôle de la situation.

La cheffe de l’opposition donne l’exemple de l’utilisation des tests rapides dans les écoles. Alors que le ministre de l’Éducation, Jean-François Roberge, a annoncé en point de presse, mercredi, qu’ils seraient distribués dans les écoles primaires et secondaires, l’information a dû être rectifiée par la suite, car seuls les élèves du primaire en recevront.

Des conférences de presse jugées incomplètes

Dominique Anglade déplore, dans sa lettre, que des informations importantes n’ont pas été communiquées lors des points de presse.

Par exemple, le 23 décembre, lors de l’annonce du resserrement des rassemblements pour les Fêtes, il n’a pas été mentionné que les résidents de Centre d’hébergement et de soins de longue durée CHSLD n’auraient pas le droit de sortir à Noël. Un communiqué a été diffusé par le ministère dix minutes avant la fin de la conférence de presse.

Le 30 décembre, lors du point de presse servant à annoncer le couvre-feu, il n’a pas été question des nouvelles règles en garderies qui ont suscité la controverse et fait reculer la santé publique.

« Des questions se posent sur la justification scientifique de certaines mesures. […] Nous craignons que toutes les questions laissées sans réponses fragilisent l’adhésion aux mesures sanitaires. »

Fin de non-recevoir du gouvernement Legault

À Québec, le bureau du premier ministre Legault a répondu vendredi matin au PLQ qu’il n’a pas l’intention de convoquer le Parlement dans les circonstances actuelles.

Il est contre-intuitif de vouloir rouvrir le Parlement , a expliqué Ewan Sauves, attaché de presse de François Legault.

On demande aux Québécois d’éviter tout contact social, de rester chez eux et de faire du télétravail. C’est ce que recommande la santé publique. L’Assemblée nationale et le gouvernement doivent montrer l’exemple. Par ailleurs, la rencontre du Conseil des ministres la semaine prochaine se fera en virtuelle, a-t-il poursuivi.

Pour le moment, la reprise des travaux parlementaires est fixée au 1er février. C’est ce qui est prévu au calendrier de l’Assemblée nationale. Toutes nos énergies sont déployées à combattre ce virus et cette 5e vague très virulente.

Questionnée lors de son point de presse sur ce refus du gouvernement de rappeler le Parlement pour des raisons sanitaires, Dominique Anglade a rétorqué que son parti était très ouvert sur la forme que pourrait prendre cette séance d’urgence.

Tout d’abord, ce ne serait pas l’ensemble des députés qui auraient besoin d’être convoqués. On est très ouverts par rapport aux modalités qui pourraient être mises de l’avant. Deuxièmement, lorsque l’on voit la confusion qui a régné cette semaine […] je pense qu’il y a une nécessité de clarifier ça, a répondu la cheffe libérale.

Source: Radio-Canada