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(Ottawa) Pendant que le sénateur conservateur québécois Claude Carignan continuait de dénoncer le français de la gouverneure générale, les élus francophones libéraux applaudissaient plutôt « un bon début ».
J’étais mal à l’aise, moi, dans la salle, à écouter cette partie-là du discours », a rapporté le sénateur Carignan, avant d’entrer à la réunion du caucus conservateur, mercredi matin.
Et selon lui, il n’était pas le seul à se sentir ainsi.
« J’ai parlé avec d’autres, en privé, les gens étaient mal à l’aise », a-t-il dit de ses collègues sénateurs.
Le sénateur Carignan en a contre le peu de français qu’il a entendu dans ce discours — moins du cinquième du texte — et contre la qualité du français lu par Mme Simon.
« C’est une gifle au visage des francophones », a-t-il lancé.
« Moi, j’ai vu quelqu’un qui fait des efforts et qui pourrait peut-être être un exemple aussi pour d’autres », a plutôt offert Pablo Rodriguez, ministre du Patrimoine, à la porte de sa réunion de caucus, mercredi.
« Je suis content des efforts qu’elle a faits », a-t-il dit, ajoutant que la gouverneure générale parlerait français aussi bien qu’anglais « dans un monde idéal ».
Son collègue à l’Industrie, François-Philippe Champagne, a maintenu que son gouvernement est présent « à chaque instant » pour défendre le fait français.
À chaque instant, on est là pour être garants du bilinguisme et de cet héritage-là canadien », a-t-il dit, citant l’intervention de son gouvernement lors du discours livré en anglais seulement par le président d’Air Canada, à Montréal, et s’accrochant au fait qu’« il y a eu des passages en français dans le discours ».
Arborant un masque à l’effigie du drapeau acadien, le député néo-écossais Darrell Samson n’a pas voulu, non plus, jeter de pierres à la gouverneure générale.
« Elle s’est exprimée en français dans son discours », a-t-il simplement observé, en ajoutant s’attendre à des progrès, éventuellement.
Son collègue franco-albertain, Randy Boissonnault, était encore plus conciliant.
On avait, je pense, 19 % de son discours [en français]. Et je pense qu’elle démontre beaucoup d’intérêt pour la langue officielle de Molière et des francophones, j’étais encouragé. […] C’est un bon début », a-t-il offert.
La ministre responsable des Langues officielles, Ginette Petitpas Taylor, est passée tout droit, refusant de répondre aux nombreuses questions lancées par les journalistes.
Source: La presse