Assahafa.com
Malgré des résultats qui en laissent plusieurs amers, le ministre de l’Environnement du Canada, Steven Guilbeault, dit ne pas être « de ceux qui sont convaincus que le lobby des [énergies] fossiles a réussi » à atténuer la portée des engagements pris à la Conférence de Glasgow sur les changements climatiques.
Au contraire, pour M Guilbeault, qui a commenté l’accord à l’émission Les années lumière, les engagements adoptés lors de cette rencontre sont historiques et lui font dire qu’il faut continuer d’avancer
, continuer d’accélérer le pas
.
Pour la première fois dans l’histoire, on inscrit dans ce texte-là qu’il faut éliminer les subventions aux combustibles fossiles.
La version finale de l’accord adopté samedi appelle en effet à la sortie des subventions inefficaces aux énergies fossiles
, ce qui a fait grincer des dents certains environnementalistes, qui jugent ambigu le terme inefficace
et qui ont vu dans ce libellé la main de ceux qui profitent des énergies fossiles.
Steven Guilbeault assure pour sa part que ce qualificatif n’est pas nouveau dans cette discussion-là
.
Ce mot-là vient d’une entente du G20. Ça fait des années que les pays parlent d’éliminer les subventions inefficaces
, dit-il.
M. Guilbeault s’enthousiasme également de la conclusion d’une entente de financement des pays en voie de développement par les pays industrialisés pour les aider à faire face aux changements climatiques.
Promise depuis 2009, la somme de 100 milliards $ par année qui devait être fournie par les pays riches pour aider ceux qui subissent les effets de leur industrialisation n’a toujours pas été atteinte. Elle devrait l’être en 2023, selon l’accord, puis revue à la hausse en 2025.
C’est une promesse qui date de la conférence de Copenhague et sur laquelle nous n’avions pas encore réussi à avoir de plan de match, à savoir exactement comment les pays donateurs allaient faire ça. Là, maintenant, on le sait. […] On va atteindre la barre des 100 milliards $ par année puis se rendre à plus de 500 milliards
, précise le ministre, ajoutant que le Canada a coprésidé le groupe de travail sur ce sujet avec l’Allemagne.
Le Canada a atteint ses objectifs, dit le ministre
Steven Guilbeault juge que la rencontre sur le climat qui s’est tenue à Glasgow n’est que le début de la conversation
sur la façon de réduire les émissions de gaz à effet de serre, sur l’aide internationale et sur l’adaptation aux changements climatiques.
Devant cette nouvelle ère qui commence, il considère que le Canada a fait exactement ce qui était prévu dans le cadre de la conférence.
C’est-à-dire qu’au printemps dernier, nous avons soumis à L’ONI
en préparation pour Glasgow des objectifs de réduction d’émissions pour le Canada plus élevés que ce que nous avions auparavant. […] Nous avons également doublé ce qu’on appelle la finance climatique, donc on parle d’aide internationale en matière de lutte aux changements climatiques,
souligne-t-il
Le ministre avoue cependant que cela n’est pas suffisant et insiste sur les promesses faites par son gouvernement pour en accomplir plus, notamment en ce qui concerne l’élimination des subventions aux combustibles fossiles en 2023 plutôt qu’en 2025, comme le reste des pays du G20 disent vouloir le faire, et la mise en place dans l’avenir d’un plafond sur les émissions de gaz à effet de serre provenant des secteurs pétrolier et gazier.
M. Guilbeault insiste sur l’importance de changer les habitudes de consommation. On parle beaucoup du secteur énergétique, avec raison, mais c’est l’ensemble de la société qu’on doit transformer au cours des prochaines années, que ce soit le bâtiment, les transports, l’agriculture
, énumère-t-il.
Source: Radio-Canada