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Lors de la course à la direction du Parti progressiste-conservateur, Doug Ford avait causé la surprise en s’engageant à apprendre le français. Un an plus tard, en 2019, le premier ministre ontarien en avait rajouté en déclarant que « tous les élus devraient apprendre le français en Ontario ».
Force est de constater que la promesse ne s’est pas matérialisée. M. Ford prononce parfois quelques mots en français dans ses points de presse, mais cela se limite d’habitude à Bonjour mes amis
. Son bureau confirme qu’il ne suit plus de cours depuis un bon moment.
C’est la faute de la pandémie si j’ai arrêté
, a expliqué Doug Ford en point de presse à Tecumseh. Mais je pratique souvent avec la ministre Caroline Mulroney. Je suis déterminé à apprendre le français
, a-t-il ajouté, sans dire s’il allait reprendre ses cours.
L’apprentissage de la langue de Molière ne semble pas être une priorité pour les autres principaux chefs et la majorité des députés de l’Ontario. Près d’une vingtaine d’élus, Caroline Mulroney et France Gélinas par exemple, sont francophones ou maîtrisent le français comme langue de travail. Des 124 députés de l’Assemblée législative, 15 suivent actuellement des cours de français. L’élu du Parti vert Mike Schreiner est le seul chef à le faire.
La cheffe de l’opposition officielle, qui est à la tête du NPD ontarien depuis 13 ans, a expliqué en mêlée de presse ne pas avoir le temps de faire le travail intensif nécessaire
. À chaque fois que j’essaie d’apprendre, ça ne colle pas. C’est frustrant
, a laissé tomber Andrea Horwath.
Sur Twitter, le député libéral d’Orléans, Stephen Blais, s’est insurgé : Aujourd’hui, Andrea Horwath prétend qu’elle n’a pas le temps d’essayer d’améliorer son français. Est-ce que les plus de 600 000 Franco-Ontariens ne valent pas quelques heures par semaine?
Pourtant, son propre chef, Steven Del Duca, n’apprend pas lui non plus le français, même s’il avait promis de le faire lorsqu’il a été élu chef, en mars 2020. Questionné lundi par Radio-Canada, Steven Del Duca s’est défendu de ne pas avoir rempli sa promesse.
Je ne crois pas que le fait de suivre des cours de français ait des effets sur mon habilité et mon engagement à livrer des résultats pour les Franco-Ontariens.
Le chef libéral a souligné que plusieurs membres de son caucus, dont Amanda Simard et Lucille Collard, luttent pour faire avancer les droits des francophones. Son porte-parole, Will Wuehr, a ensuite précisé à Radio-Canada que M. Del Duca suivait des cours lorsqu’il était député et planifie de les reprendre.
Du côté du NPD, on confirme que 14 des 40 députés du caucus sont soit francophones, soit capables de travailler en français. Cinq députés néo-démocrates suivent présentement des cours de français, et trois autres ont décidé de les suspendre durant la pandémie.
Mon français a besoin de travail
, a lancé en riant le chef des Verts, Mike Schreiner, en français, avant d’ajouter que le gouvernement ontarien devrait investir davantage pour améliorer les programmes d’immersion en Ontario.
Source: Radio-Canada