Les libéraux promettent des milliards additionnels pour la santé mentale

Le chef libéral, Justin Trudeau, en a fait l’annonce mardi, dans la région d’Ottawa, accompagné de candidats locaux.

En comptant l’accord bilatéral existant sur les services de santé mentale signé en 2017, cette mesure augmenterait à 2,5 milliards de dollars par année d’ici 2025-2026 l’aide fédérale aux services de santé mentale, souligne la formation politique.

M. Trudeau a soutenu que la pandémie a laissé des séquelles importantes chez les Canadiens.

Si vous avez vécu une crise et que vous êtes sur une liste d’attente [pour consulter un professionnel], ou si vous êtes un étudiant et que vous avez de la misère à payer votre loyer et votre psychologue, vous savez qu’il y a beaucoup d’améliorations à apporter [au système actuel], a-t-il dit en anglais.

Tout comme je crois que vous devriez avoir un médecin de famille ou une équipe de santé familiale, je crois aussi que vous devriez avoir accès à du soutien en santé mentale si vous en avez besoin, a-t-il poursuivi.

Les libéraux prévoient aussi l’investissement de 2 milliards de dollars sur cinq ans dans une stratégie de santé mentale et de bien-être destinée aux Autochtones.

Ils entendent également débourser 500 millions de dollars sur quatre ans pour améliorer la santé mentale des étudiants sur les campus et consacrer 10 % annuellement au soutien des institutions postsecondaires autochtones. Ceci permettrait d’embaucher jusqu’à 1200 nouveaux conseillers en soins de santé mentale dans les établissements d’enseignement postsecondaire au pays, selon le parti.

Finalement, les libéraux s’engagent à mettre sur pied une ligne d’assistance à trois chiffres pour aider les Canadiens et leurs familles à se connecter à des services de santé mentale et de prévention du suicide dans leur région.

Trudeau se défend d’être centralisateur

Une journaliste a demandé au chef libéral si, en annonçant une enveloppe ciblée sur la santé mentale, il n’était pas en train de donner raison au premier ministre du Québec, François Legault, qui l’accuse d’être centralisateur.

C’est certain que de ma perspective, le gouvernement fédéral continue d’avoir une responsabilité pour le bien-être de tous les Canadiens, a répondu M. Trudeau. [Les Canadiens ont besoin d’appui en santé mentale], mais on ne va pas dire aux provinces exactement comment elles doivent livrer ça.

J’ai dit qu’on n’allait pas commencer à microgérer les soins de santé. On sait que c’est une responsabilité provinciale.

De passage à Sherbrooke, le chef du Bloc québécois, Yves-François Blanchet, a réitéré que M. Trudeau devait verser des sommes sans condition au Québec.

Je trouve ça révélateur, parce que d’un côté, [le chef conservateur] M. O’Toole dit : moi je vais transférer de l’argent au Québec et aux provinces en santé sans condition, et à côté de ça, je vais mettre de l’argent réservé en santé mentale. Il vient de défaire dans sa deuxième phrase ce qu’il a fait dans la première phrase, a affirmé le chef bloquiste.

Tant et si bien que M. Trudeau a trouvé ça inspirant. Il s’est dit : je vais dire que je ne mets pas de condition, mais que c’est réservé pour tel secteur, c’est réservé pour tel autre secteur. Mais dire que c’est réservé pour la santé mentale, c’est une condition!

M. Blanchet insiste pour que les sommes ne soient pas conditionnelles, parce que Québec est le seul maître d’œuvre en matière de santé, incluant la santé mentale.

M. Trudeau doit se rendre plus tard dans la région de Sudbury.

Source: Radio-Canada