Les libéraux veulent injecter 9 G$ en santé, mais selon certaines conditions

23 août 2021
Les libéraux veulent injecter 9 G$ en santé, mais selon certaines conditions

Assahafa.com

Justin Trudeau s’est engagé lundi à investir des milliards de dollars afin d’embaucher plus de personnel en santé partout au pays, une promesse qui risque de créer des frictions avec les provinces et territoires, car elle empiète sur leurs champs de compétence.

De passage à Halifax, en Nouvelle-Écosse, le chef libéral a ainsi promis 3 milliards de dollars pour l’embauche de 7500 médecins de famille et infirmières, en plus d’un autre 6 milliards pour éliminer les listes d’attente. Il souhaite également élargir les services de santé virtuels en investissant 400 millions sur 4 ans.

Justin Trudeau a formulé ces promesses alors que les provinces et territoires réclament depuis mars d’une seule et même voix que la contribution d’Ottawa en santé passe de 22 à 35 %, de manière immédiate et sans condition. Les soins de santé étant de compétence provinciale, ils estiment qu’Ottawa n’a pas à leur dicter comment dépenser leur argent.

M. Trudeau s’est dit tout à fait d’accord avec l’augmentation des transferts en santé, refusant cependant de la chiffrer. Notre objectif n’est pas simplement de transférer de l’argent, mais de créer des résultats, a-t-il affirmé.

C’est un engagement que j’ai pris d’augmenter les transferts, a-t-il aussi fait savoir. Mais en même temps, on sait qu’on a besoin d’être là en tant que gouvernement fédéral pour assurer ces améliorations et on va travailler en partenaire avec les provinces et territoires sur les priorités.

Justin Trudeau a dit ne pas craindre de provoquer l’ire des provinces en imposant des conditions aux investissements fédéraux. Au contraire, a-t-il répondu d’emblée, questionné sur une possible collision frontale, en particulier avec le gouvernement du Québec, pour lequel les champs de compétences sont généralement une chasse gardée.

Je pense qu’on a démontré au cours des derniers mois à quel point notre gouvernement travaille bien avec les provinces et spécifiquement avec le Québec, a-t-il soutenu.

La semaine dernière, le chef libéral s’était déjà dit conscient que la santé était un champ de compétence provincial au moment de proposer 6 milliards d’argent frais pour les soins de longue durée au Canada, en y accolant toutefois certaines conditions.

Une importance moindre en santé?

Le chef du Parti conservateur a répété à plusieurs reprises lundi matin qu’il allait toujours respecter les compétences provinciales. En matière de santé, plus spécifiquement, je vais augmenter les transferts en santé d’une manière stable, prévisible et sans condition. Je vais donner 6 % minimum, a rappelé Erin O’Toole.

Il a aussi souligné que cette augmentation, loin du 35 % demandé par les provinces, pourrait être bonifiée si la relance économique se déroule rondement.

À Trois-Rivières, le chef du Bloc québécois a été piqué au vif par le plan libéral. Prenez la part du Québec de la somme que vous voulez investir et envoyez-la à Québec. Québec gérera fort bien, avec compétence et dans le meilleur intérêt des Québécois, les enjeux d’embauche dans le système de santé, a lancé Yves-François Blanchet.

Lorsque les libéraux sont dans le trouble au Canada, ils jouent la carte anti-Québec. […] C’est profondément déplorable. Mais la bonne vieille meilleure tactique pour faire des gains au Canada, c’est d’être anti-Québec, a ajouté le chef bloquiste.

À Montréal, le chef du Nouveau Parti démocratique (NPD) était pour sa part du même avis que M. Trudeau, estimant que les Canadiens n’ont que faire des champs de compétence provinciaux lorsqu’il s’agit de santé. Quand on parle avec les gens, ils ne s’occupent pas de juridictions, ils ne s’occupent pas de compétences; ils veulent voir des résultats, a soutenu Jagmeet Singh.

Au niveau fédéral, c’est évident qu’on doit travailler avec les provinces et territoires. C’est normal, c’est évident, et on va le faire. Mais pour moi, la grande question, c’est : qu’est-ce qu’on peut faire pour aider les gens?

Notre approche est de reconnaître que le Québec a le droit de retrait avec pleine compensation. C’est notre engagement, a-t-il toutefois ajouté.

Source: Radio-Canada

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