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L’ancien ministre des Affaires étrangères du Libéria, Gbehzohngar Milton Findley, a appelé à l’expulsion pure et simple de la fantomatique « rasd » de l’Union africaine (UA).
« L’admission de la rasd a eu lieu dans un contexte particulier, à une époque où le continent était en proie à différents courants idéologiques, aujourd’hui obsolètes ; un contexte reconnu par la majorité des membres de l’UA signataires de la motion de Kigali », a expliqué M. Milton Findley qui intervenait lors d’un séminaire mardi à Accra, au Ghana, sous le thème « L’impératif de la relance économique : Comment la résolution de la question du Sahara peut-elle renforcer l’intégration régionale et continentale de l’Afrique ».
A l’occasion du 28-ème Sommet de l’UA à Kigali, les 28 pays signataires de cette motion ont appelé à « agir en vue de la suspension prochaine de la rasd des activités de l’UA dans tous ses organes », tout en affirmant être « conscients » des circonstances particulières dans lesquelles la « rasd » avait été admise, a rappelé M. Milton Findley lors de ce débat organisé par le think tank ghanéen Imani Center for Policy and Education.
Par ce document, qui a été déposé et dûment enregistré lors du Sommet de Kigali, ces 28 pays reconnaissent, tout en soulignant les circonstances susmentionnées, le « caractère illicite, anachronique et injustifié » de la présence de la « rasd » en tant qu’entité non étatique au sein de l’UA, a-t-il poursuivi.
Pour cet ancien diplomate, qui a également été ancien président pro tempore du Sénat libérien, l’UA devrait corriger son « héritage encombrant » en établissant sa neutralité sur la question du Sahara, et en participant activement au règlement de ce différend, dans le cadre du processus de l’ONU, auquel l’UA peut apporter un soutien actif.
L’expulsion de la « rasd », compte tenu de la convergence de cette décision avec la nécessité de réengager l’UA dans son soutien actif, crédible et impartial à l’ONU, ne doit pas être considérée comme un objectif tabou ou hors de portée, a-t-il fait noter.
Sa réalisation, qui s’inscrit dans une dynamique où règnent le réalisme et le pragmatisme, ne se veut pas une ambition exclusivement marocaine, a relevé M. Milton Findle, notant qu’il s’agit plutôt d’une ambition qui pousse les Etats africains à mettre fin aux divisions superflues, et à arrêter l’instrumentalisation permanente d’une organisation censée servir un idéal et un objectif panafricain.
Cet événement a rassemblé plusieurs parties prenantes ghanéennes et ouest-africaines, notamment d’éminents décideurs politiques, des experts, des universitaires, des chefs d’entreprise, des représentants de groupes de réflexion et de la société civile de Gambie, du Ghana, du Liberia, du Nigeria et du Sénégal.
Le séminaire visait à débattre et à discuter des défis actuels de l’UA de manière objective, scientifique et impartiale, dans le cadre d’un exercice hautement intellectuel et basé sur les faits, avec des experts crédibles et des décideurs influents. Accra étant l’hôte du secrétariat de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECA), les discussions ont porté sur les défis de l’intégration économique régionale et continentale, avec un accent particulier sur le rôle des communautés économiques régionales.