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Le ministre des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains résidant à l’étranger, Nasser Bourita, a souligné que le Pacte de Marrakech sur la migration représente une contribution majeure au multilatéralisme pour relever les défis et exploiter les opportunités des migrations internationales et de la mobilité humaine, grâce à une approche globale et coopérative.
Dans un discours prononcé au nom des pays champions de la mise en œuvre du Pacte mondial pour des migrations sûres, ordonnées et régulières (PMM), dans le cadre du Forum Politique de Haut Niveau sur le Développement Durable du Conseil Économique et Social des Nations-Unies, M. Bourita a relevé que depuis l’adoption de ce Pacte en décembre 2018, le Secrétaire général de l’ONU a pris des mesures importantes, grâce à la création du Réseau des Nations-Unies sur les migrations, pour renforcer le soutien de l’ensemble du système onusien aux États et à toutes les parties prenantes concernées dans la poursuite de la mise en œuvre du Pacte de Marrakech.
Le ministre a aussi expliqué que l’initiative des pays champions du PMM représente un groupe informel ouvert d’États engagés dans la mise en œuvre efficace du PMM, dans le respect de sa vision à 360 degrés et de ses principes directeurs, et ancré dans la poursuite de la réalisation des objectifs de développement durable.
Soutenus par le Réseau des Nations-Unies sur les migrations, les pays champions œuvrent à la réalisation des objectifs du Pacte mondial grâce au leadership, aux échanges et à la collaboration entre pairs, guidés par les réalités et les priorités de chaque pays, a-t-il rappelé, tout en appelant les autres États à se joindre à cette initiative collective pour élargir la plate-forme de champions représentant l’ensemble des réalités migratoires reflétées dans le pacte.
« En effet, nous avons l’occasion à ce Forum politique de haut niveau d’articuler les objectifs du PMM que nous devons accélérer pour aider à atteindre les Objectifs de développement durable (ODD), assurant une reprise inclusive et résiliente après la pandémie, tout en ne laissant personne de côté », a plaidé M. Bourita. Et d’ajouter que ce Forum présente également un moment opportun pour réfléchir à la manière de créer des synergies entre ces divers processus d’examen mondial et de s’assurer que les migrants sont réellement inclus.
De même, le ministre a souligné que les contributions positives des migrants et de la migration pour faire progresser la croissance inclusive et le développement durable, ainsi que la coopération pour assurer une migration sûre, ordonnée et régulière sont des éléments clés du Pacte de Marrakech, en rappelant que cet instrument, fondé sur le droit international, appelle au plein respect des droits de l’homme et au traitement humain des migrants quel que soit leur statut migratoire et est fermement ancré dans l’Agenda 2030.
Le ministre a aussi estimé que si des progrès significatifs ont été accomplis à ce jour, davantage d’efforts sont nécessaires pour accélérer à la fois la mise en œuvre du Pacte mondial sur les migrations et la réalisation du Programme 2030, tout au long de la Décennie d’action. « Les effets positifs de la migration doivent être exploités pour faire avancer les progrès vers les ODD, en particulier dans le contexte de la pandémie de COVID-19, qui démontre à la fois l’importante contribution des migrants à nos sociétés et les situations aiguës de vulnérabilité auxquelles beaucoup d’entre eux sont confrontés », a-t-il fait valoir.
Et de noter à ce propos que la pandémie de COVID-19 a considérablement affecté les flux migratoires et la mobilité humaine dans le monde, la fermeture des frontières limitant les routes migratoires régulières et les voyages migratoires devenant de plus en plus dangereux. La pandémie a également créé des revers sans précédent dans les progrès du développement et a exacerbé les vulnérabilités existantes ou créé de nouvelles vulnérabilités auxquelles sont confrontés certains migrants, y compris divers groupes de femmes et de filles, a déploré M. Bourita.
Alors que les migrants ont apporté des contributions remarquables dans les secteurs des services de première ligne en réponse à la pandémie, de nombreux travailleurs migrants ont perdu leur emploi et de nombreux autres sont confrontés à la sombre réalité du retour forcé, a encore relevé le ministre, déplorant que les envois de fonds, qui sont la bouée de sauvetage des familles des travailleurs migrants, ont été réduits dans certaines régions car les flux ont considérablement diminué pendant la pandémie.
« Il est crucial que les États coopèrent aux efforts visant à garantir un retour et une réadmission dans la dignité, ainsi que des stratégies de réintégration durables », a-t-il préconisé.
Pour le ministre, une approche globale de la crise actuelle engendrée par la COVID-19 doit inclure les migrants dans la réponse de santé publique, sans discrimination, et soutenir un accès équitable au traitement et aux vaccins COVID-19.
« Nous appelons à leur inclusion dans les efforts nationaux, régionaux et internationaux visant à atténuer et à faire reculer les conséquences de la pandémie, notamment en promouvant une migration sûre, ordonnée et régulière. Cela doit également impliquer d’inclure les migrants dans les mesures mises en place pour atténuer le ralentissement économique causé par la COVID-19 », a plaidé M. Bourita.