Assahafa.com
Un taux d’infection croissant lors du dernier mois et des règles et restrictions en constante évolution au Japon ont maintenu Ottawa sur le qui-vive concernant l’envoi de son contingent habituel de dignitaires.
Pendant ce temps, le scepticisme persiste au pays à savoir si le gouvernement fédéral a joué un rôle aussi important qu’il aurait pu avoir dans la supervision des mesures de santé liées aux Jeux.
« Nous devons prendre en considération le contexte de ces Jeux, qui est différent de tous les Jeux précédents, dans notre processus décisionnel, a déclaré par courriel le Département du patrimoine canadien, le 8 juillet. Nous nous attendons à ce qu’une décision finale soit prise à l’approche du début des Jeux. »
L’ambivalence persistante d’Ottawa survient après que la première dame des États-Unis, Jill Biden, eut annoncé la semaine dernière qu’elle se rendrait à Tokyo pour mener la délégation américaine, bien que son mari, le président Joe Biden, ne la suivra pas.
Eric Myles, le directeur des sports au Comité olympique canadien (COC), doutait quant à lui d’une présence gouvernementale.
« Pour le moment, ce n’est pas le plan. Je ne m’attends pas à ce qu’il y ait des dignitaires », a-t-il dit lors d’une récente entrevue.
Les législateurs et les fonctionnaires ne sont pas les seuls à rester à la maison. Seule une poignée de membres du COC, qui se rendraient généralement à l’étranger, embarquent dans un avion.
Le directeur général David Shoemaker, la présidente Tricia Smith et quelques autres dirigeants du COC seront présents, a affirmé Myles.
Ils ne seront même pas dans le village olympique, a-t-il noté. Nous n’allons pas nous voir parce que moi, je suis avec les athlètes et ils ne seront pas en contact avec eux. »
Le premier cas de COVID-19 au village des athlètes a été confirmé après qu’un membre du personnel étranger eut été déclaré positif, samedi. Les responsables disent que l’individu, qui n’est pas un athlète, est maintenant en quarantaine.
Depuis le 1er juillet, le comité organisateur de Tokyo a recensé 14 nouvelles infections liées aux Olympiques.
Plus tôt ce mois-ci, le gouvernement japonais a annoncé que les spectateurs ne pourraient pas assister aux évènements. Des milliers de bénévoles ne participeront plus et l’accès au village des athlètes est strictement restreint.
Néanmoins, le porte-parole du Nouveau parti démocratique en matière de santé, Don Davies, a insisté sur le fait que le gouvernement aurait dû jouer un rôle plus direct dans l’établissement de lignes directrices pour les Canadiens qui assistent ou participent aux Jeux.
« Je pense que compte tenu du contexte dans lequel ces Jeux sont organisés et du fait qu’ils engagent une politique fédérale directe sur un certain nombre de fronts, ils auraient vraiment dû recevoir plus d’attention de la part du parlement et du gouvernement, a indiqué Davies dans une entrevue. Il y a beaucoup de contacts intérieurs dans des bâtiments qui ne sont peut-être pas conçus avec des considérations de COVID-19. C’est donc un terreau assez idéal pour la transmission du virus. »
Davies demande au gouvernement fédéral de convoquer des épidémiologistes, des immunologistes et des responsables de la sécurité publique pour mener une « enquête très rapide et complète » sur les conditions auxquelles sont confrontés les athlètes canadiens et pour faire des « recommandations extraordinaires » si nécessaire.
Le COC mentionne qu’il est en contact étroit avec Sport Canada, une branche du ministère du Patrimoine, pour résoudre tout problème.
« Il n’y a pas une semaine au cours de laquelle nous ne parlons pas et nous ne sommes pas connectés », a fait savoir Myles, ajoutant qu’il y avait « un lien direct » avec le bureau du ministre du Patrimoine Steven Guilbeault.
La médecin Theresa Tam, administratrice en chef de la santé publique du Canada, a souligné que « rien n’est totalement sans risque ».
Tokyo a signalé ses chiffres quotidiens de COVID-19 les plus élevés en six mois la semaine dernière, alors que les autorités ont confirmé 1308 nouveaux cas, jeudi. Mais l’état d’urgence en cours dans la ville — son quatrième depuis le début de la pandémie — permet aux bars et restaurants de rester ouverts jusqu’à 20 heures et les employés continuent de se rendre au travail dans des métros bondés, pendant que les délégations internationales arrivent quotidiennement.
Mercredi, les responsables de la ville ont déclaré que sept membres du personnel avaient été testés positifs dans un hôtel où des athlètes brésiliens étaient hébergés.
Pendant ce temps, les joueuses de l’équipe féminine russe de rugby à sept étaient isolées après que leur masseur eut été déclaré positif, selon un rapport de l’agence de presse RIA, de Moscou. Et la plupart des hommes de l’équipe sud-africaine de rugby à sept se trouvent maintenant dans un hôtel en quarantaine après avoir appris qu’ils étaient assis près d’un passager d’avion infecté.
Le Canada envoie plus de 371 athlètes — le plus grand contingent depuis les Jeux d’été de Los Angeles, en 1984 — qui font partie d’une délégation plus large qui compte un total de 840 Canadiens.
Source: La presse