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Le premier ministre Justin Trudeau a annoncé mercredi que le drapeau restera en berne au parlement à l’occasion de la fête nationale, dans la foulée de la découverte de centaines de tombes anonymes près des sites d’anciens pensionnats pour Autochtones.
Le premier ministre a fait cette annonce dans un court message publié sur Twitter, dans lequel il affirme qu’il a lui-même demandé à ce que le drapeau de la tour de la Paix reste en berne pendant la fête du Canada
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Il explique cette décision par le fait que les gens à travers le pays continuent de rendre hommage aux enfants autochtones dont la vie a été prise beaucoup trop tôt et de réfléchir à la tragédie des pensionnats
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Les drapeaux de tous les immeubles et établissements fédéraux, dont la tour de la Paix, sont en berne depuis le 30 mai et le resteront jusqu’à nouvel ordre, selon le ministère du Patrimoine canadien.
Le mois dernier, la Première Nation de Tk’emlups te Secwepemc a dévoilé avoir fait la découverte de 215 sépultures anonymes enterrées sur le site de l’ancien pensionnat pour Autochtones de Kamloops en Colombie-Britannique.
Puis, la semaine dernière, la Première nation de Cowessess, en Saskatchewan, a annoncé à son tour avoir retrouvé 751 sépultures anonymes sur le site d’un autre ancien pensionnat.
Dans la foulée de ces découvertes, des voix se sont élevées, dont celles de nombreuses Premières Nations, pour demander l’annulation des festivités de la fête nationale, prévues un peu partout au pays mercredi.
De la Colombie-Britannique aux Maritimes, en passant par l’Ontario et le Québec, des dizaines de villes ont répondu à l’appel. Certaines ont choisi de modifier leurs festivités tandis que d’autres ont décidé de les annuler en n’organisant pas les traditionnels feux d’artifice et fêtes de quartier.
Des municipalités prévoient par exemple d’illuminer leur hôtel de ville en orange plutôt qu’en rouge et blanc afin de rendre hommage aux victimes et aux survivants des pensionnats. D’autres villes comptent mettre de l’avant de l’information pour permettre à la population d’en apprendre sur les souffrances infligées aux peuples autochtones.
Justin Trudeau répète pour sa part que cette année, les célébrations du 1er juillet devraient laisser place à la réflexion sur la réconciliation et le sort des Autochtones au pays.
Des milliers d’enfants disparus
L’Église catholique et le gouvernement fédéral ont créé le système des pensionnats pour les enfants autochtones dans les années 1880 et l’ont exploité pendant plus d’un siècle. L’objectif était de convertir et de dépouiller les enfants autochtones de leur culture.
Des abus physiques et sexuels ont été commis à répétition sur ces enfants, dont des milliers sont morts dans les pensionnats. Le dernier établissement du genre a fermé ses portes à Punnichy, en Saskatchewan, en 1996.
Dans son rapport final de près de 4000 pages, publié il y a un peu plus de cinq ans, la Commission de vérité et réconciliation détaille les mauvais traitements graves infligés aux enfants autochtones dans ces établissements. La Commission estime qu’au moins 3200 enfants sont morts de mauvais traitements et de négligence dans les pensionnats.
Source: Radio-Canada