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Les travaux en séance plénière de la 109ème Conférence Internationale du Travail (CIT) se sont ouverts, lundi à Genève, sous la présidence du Maroc.
Le Maroc a été élu le 20 mai dernier à la tête de cette Conférence, souvent qualifiée de Parlement mondial du travail et qui établit les grandes orientations de l’Organisation Internationale du Travail (OIT). Le Royaume a été porté à la présidence de la CIT, à l’unanimité et pour la première fois, en la personne de l’ambassadeur, Représentant permanent du Maroc auprès des Nations Unies et des autres Organisations Internationales à Genève, Omar Zniber.
S’exprimant à l’ouverture des travaux, M. Zniber a souligné que l’élection du Maroc à la présidence de la Conférence Internationale du Travail vient confirmer la plus grande importance que le Royaume attache au domaine social dans toutes ses dimensions, relevant que l’accession du Maroc à ce poste intervient dans un contexte national marqué par le lancement de chantiers d’envergure, dont le projet de généralisation de la protection sociale et la présentation du rapport du comité chargé par SM le Roi Mohammed VI de préparer un nouveau modèle de développement.
L’ambassadeur s’est attardé, par ailleurs, sur les enjeux liés à la tenue de cette session qui se tient dans des circonstances particulières marquées par les répercussions désastreuses de la crise sanitaire actuelle, rappelant l’importance de l’action multilatérale, en tant que mécanisme incontournable pour relever les défis posés par les mutations profondes qui affectent le monde du travail, et un levier essentiel pour faire face aux enjeux de l’avenir, et stimuler la relance post-Covid.
Il a fait observer, dans ce sens, que le monde est aujourd’hui confronté à des défis majeurs sur les plans environnemental, démographique et économiques, en plus de ceux liés aux technologies modernes, notamment l’utilisation de l’intelligence artificielle, insistant sur la nécessité de l’adoption d’une vision prospective pour anticiper et pallier les effets de la crise de manière à contribuer « à bâtir un avenir de travail juste, global et sûr ».
La séance d’ouverture a été marquée également par l’allocution du président de la confédération suisse, Guy Parmelin, qui a magnifié l’action de l’OIT, estimant que l’Organisation a agi avec détermination et en temps opportun pour apporter les réponses adéquates aux défis imposés par la pandémie.
M. Parmelin a également mis en avant l’importance de la solidarité et de la coopération en ces temps de crise sociale et économique qui frappe le monde entier.
« Une grande partie de la population mondiale souffre encore de manière disproportionnée. De plus, on assiste à un fléchissement de la courbe de la productivité », a-t-il affirmé.
Les gouvernements devront tous faire face aux « dégâts » pour le marché de l’emploi, selon M. Parmelin. Il a appelé à poursuivre l’investissement dans l’innovation.
De son côté, le directeur général de l’OIT Guy Ryder, a relevé l’importance de cette première réunion des États membres depuis le début de la pandémie, qui rassemble plus de 4300 délégués à distance. Les responsabilités ne pourraient être « plus lourdes » et les attentes « plus grandes » qu’en cette période de crise, a-t-il dit.
La crise a montré que le monde du travail « n’était pas prêt » et a révélé également les nombreuses inégalités dans la société, a encore insisté M. Ryder. Il a appelé à « une véritable réponse mondiale ».
La semaine dernière, l’Organisation internationale du travail avait dit s’attendre à un chômage de près de 5,8% pour l’année prochaine dans le monde, soit 205 millions de personnes, contre 187 millions avant la crise. Un retour à la situation d’avant la pandémie n’est pas attendu avant 2023.
La CIT se tient en deux segments, le premier s’étalant jusqu’au 19 et le deuxième du 25 novembre au 11 décembre.
A l’ordre du jour du premier segment, figurent notamment l’examen d’un document final spécial sur la réponse de l’OIT au COVID-19, la discussion des rapports du président du Conseil d’administration et du directeur général de l’organisation, le programme et le budget de l’OIT pour 2022-23, la discussion récurrente sur la protection sociale, et l’examen des rapports sur l’application des normes du travail pendant la pandémie et les discussions de cas de pays connexes.
Le deuxième segment comprendra des discussions thématiques sur les inégalités et le monde du travail, ainsi que sur les compétences et l’apprentissage tout au long de la vie.