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En voulant défendre le ministre Jean-François Roberge, accusé d’avoir menti, le premier ministre Legault a fait à son tour une déclaration erronée. Les partis d’opposition dénoncent du « camouflage ».
J’ai totalement confiance dans mon ministre de l’Éducation
. Pour une énième fois en quelques semaines, François Legault a dû voler au secours de son ministre de l’Éducation.
Radio-Canada révélait jeudi que le ministère a été averti dès la fin février de la colère de la santé publique, qui ne voulait pas qu’on lui attribue la validation du protocole controversé de tests de qualité de l’air dans les écoles. Pourtant, le ministre Roberge a continué de faire ces déclarations erronées jusqu’à la fin mars.
Effectivement, il n’a pas fait valider sa méthode. Mais toutes les recommandations de la santé publique ont été intégrées dans notre approche.
Or, ce n’est pas exact. Le directeur national de santé publique Horacio Arruda a déjà dit qu’« une proportion des commentaires avait été introduite, mais pas tout ».
Dans un courriel, son conseiller stratégique Richard Massé a par ailleurs écrit : « Nous avons fait plusieurs commentaires et nous n’avons eu aucun retour par la suite ».
L’Institut national de santé publique (INSPQ) a même déclaré publiquement avoir exprimé « des réserves importantes sur la validité des mesures ».
L’opposition demande la démission du ministre
On est rendu dans une farce qui a vraiment assez duré
, a déclaré la cheffe de l’opposition officielle, Dominique Anglade. Choquée, elle a dénoncé du mensonge et du camouflage
.
On a vu le premier ministre agir beaucoup plus vite avec d’autres ministres sur des enjeux qui n’étaient pas aussi significatifs.
Jean-François Roberge a menti et François Legault a défendu son mensonge
, dénonce le leader parlementaire de Québec solidaire, Gabriel Nadeau-Dubois, qui accuse le ministre d’avoir voulu couvrir ses propres erreurs politiques
.
Si j’étais François Legault, je serais gêné d’avoir engagé ma propre crédibilité pour défendre un ministre qui a perdu toute crédibilité.
Québec solidaire et le Parti québécois demandent une commission parlementaire pour entendre les acteurs clés dans cette affaire.
On est face à une autre preuve d’instrumentalisation de la santé publique
, a pour sa part dénoncé la porte-parole du PQ en matière d’Éducation, Véronique Hivon. Tout ça pour tenter de sauver, encore une fois, le soldat Roberge.
Des lecteurs de CO2 dans toutes les classes
Interrogé à plusieurs reprises à l’Assemblée nationale, Jean-François Roberge a réitéré que cette affaire est un malentendu
entre son ministère et la santé publique.
Il a appelé les partis d’opposition à passer à autre chose et à regarder en avant
.
Le ministre a par ailleurs confirmé qu’il s’apprête à lancer un appel d’offres pour doter les 48 000 classes du Québec d’un lecteur de CO2 informatisé, afin de surveiller la qualité de l’air et ainsi de limiter les risques de transmission de la COVID-19. Une information d’abord dévoilée par le Journal de Québec.
C’est un an trop tard
, a regretté Dominique Anglade.
À l’époque, Jean-François Roberge avait ridiculisé cette proposition
, a tenu à rappeler Gabriel Nadeau-Dubois.
Il faut ajouter dans la commande de capteurs pour les classes, celle d’un détecteur de mensonges
, a ironisé le chef parlementaire du PQ, Pascal Bérubé.
Source: Radio-Canada