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Le premier ministre Justin Trudeau a présenté des excuses officielles au nom du Canada à la communauté italo-canadienne, jeudi matin, à la Chambre des communes.
M. Trudeau a ainsi reconnu le tort causé aux plus de 30 000 concitoyens d’origine italienne – ainsi qu’à leur famille et descendance – déclarés ennemis de l’État
par le gouvernement canadien au cours de la Deuxième Guerre mondiale.
À tous ceux qui ont été touchés par ce chapitre de notre histoire, nous sommes désolés. Votre famille et votre communauté ne méritaient pas cette injustice.
Au cours d’un discours prononcé devant la Chambre des communes, M. Trudeau a narré l’histoire d’un Italo-Canadien, celle de Giuseppe Visocchi, arrêté au cours d’un mariage sur la rue Dante à Montréal en 1940. Le premier ministre illustrait ainsi les torts causés à la communauté italienne du Canada lors de cette période sombre de l’Histoire.
Ces Italo-Canadiens ont été internés à Petawawa, à Kanaskakis, Kingston ou Fredericton, à titre d’ ennemis de l’État
.
La politique d’internement était injuste
, a ajouté M. Trudeau. Dans certains cas, l’internement a duré quelques mois, d’autres ont été enfermés pendant des années, mais les impacts se sont fait sentir leur vie durant.
Dans le cas de M. Visocchi, l’internement a duré deux ans. Deux années durant lesquelles ses sept enfants avaient besoin de leur père, a-t-il souligné. Deux années durant lesquelles son épouse ne savait pas comment elle arriverait à les nourrir et à les loger. Deux années durant lesquelles cette mère seule a dû tenir bon sans argent et sans pouvoir demander de l’aide aux membres de la famille puisqu’ils avaient peur des représailles.
Convenant que la guerre contre l’Italie et les forces de l’axe était justifiée, le premier ministre a reconnu que le traitement réservé aux Italo-Canadiens était mal et inacceptable.
Alors qu’on demandait aux Canadiens de s’unir pour soutenir l’effort de guerre, alors qu’on rappelait aux gens de faire leur part, certains étaient traités comme des ennemis, même s’ils n’avaient commis aucun crime
, a-t-il poursuivi.
[La politique d’internement] allait à l’encontre des valeurs qu’on était parti défendre à la guerre.
M. Trudeau a conclu son discours en remerciant les Italo-Canadiens pour leur apport à la société canadienne. À tous les Italo-Canadiens qui enrichissent nos communautés, de St. John’s jusqu’à Vancouver, de Montréal jusqu’au Grand Nord, vous nous rappelez que la diversité fera toujours notre force. Le courage, la résilience et une conviction inébranlable qu’on est plus forts ensemble
, a-t-il déclaré en français, en anglais et en italien.
Source: Radio-Canada