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Pour remplacer le pont de l’Île-aux-Tourtes, le gouvernement Legault a dit non à un tunnel quatre fois plus court que celui qu’il veut construire pour 10 milliards $ à Québec, en invoquant notamment des coûts trop élevés.
Selon nos informations, le ministère des Transports du Québec (MTQ) a étudié trois options de tunnel, avant de les écarter, pour remplacer le vétuste pont entre l’île de Montréal et Vaudreuil, fermé d’urgence jeudi.
Notre Bureau d’enquête révélait vendredi que la fermeture a été causée par une série de fausses manœuvres sur le chantier qui vise à garder le pont sécuritaire jusqu’à son remplacement.
Ces fausses manœuvres ont lourdement endommagé une quarantaine de tiges qui servent à supporter les poutres. L’une d’elles a été carrément sectionnée, a confirmé le ministère.
Le pont de l’Île-aux-Tourtes, où circulent 87 000 véhicules par jour, est particulièrement névralgique, car il est situé sur le seul axe autoroutier entre Montréal et Toronto.
Un rapport d’étude de 663 pages produit par la firme WSP, que notre Bureau d’enquête a consulté, détaille les scénarios étudiés pour le nouveau lien qui est attendu d’ici 2027 :
- La construction d’un tunnel. Celui-ci aurait pu être complètement foré dans le roc, ou bien déposé au fond de l’eau (comme le tunnel Louis-H. La Fontaine), ou encore une combinaison des deux.
- Un pont « complexe » très attrayant sur le plan visuel, avec une section à haubans, à l’image du nouveau pont Samuel-de Champlain.
- Un pont conventionnel, pas très haut et peu inspirant au niveau architectural. Bref, semblable à l’actuel pont de l’Île-aux-Tourtes.
C’est cette troisième option, de loin la moins chère, qui l’a emporté.
«Coûteux»
« Le tunnel et le pont complexe sont des ouvrages coûteux en termes de construction, d’exploitation et d’entretien », écrivent les experts.
« Pour la structure haubanée, le coût est évalué comme étant deux fois plus élevé par rapport à un pont conventionnel alors que, pour le tunnel foré mixte, le coût de construction est estimé comme étant quatre fois plus élevé que le pont conventionnel », détaillent les experts de WSP, qui citent les analyses du MTQ.
D’autres contraintes, dont des enjeux environnementaux liés à un tunnel déposé, sont également évoquées. Le transport de matières dangereuses par camion est également limité dans les tunnels, ce qui a été pris en considération.
Le pont de l’Île-aux-Tourtes fait un peu moins de 2 km (très exactement 1962 mètres) de long.
Quant au tunnel que promet de construire le gouvernement Legault à Québec, dont des esquisses ont été présentées la semaine dernière, il ferait 8,3 km. Ce fameux « troisième lien » comporterait un seul tube de circulation, avec deux étages.
Son diamètre de 19,4 mètres en ferait l’un des plus larges au monde et nécessiterait de construire le plus gros tunnelier jamais fabriqué, rapportait ce mercredi Le Journal de Québec.
«L’erreur est humaine»
Vendredi, en entrevue à TVA Nouvelles, le ministre des Transports François Bonnardel a affirmé qu’il « comprend très bien le calvaire des automobilistes et des camionneurs, ce qu’ils auront à subir dans les prochains jours » à la suite de la fermeture du pont de l’Île-aux-Tourtes.
« L’erreur est humaine », a-t-il commenté à propos des cafouillages qui ont mené à la fermeture du pont, avant d’assurer qu’il aurait « des discussions avec l’entrepreneur » pour comprendre ce qui s’est passé.
Source: Tva nouvelles