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Dans un article/reportage exhaustif occupant une grande partie de page, illustré par une photo expressive de la victime, la journaliste Esther S. Sieteiglesias a livré un témoignage poignant de Khadijatou Mahmoud.
D’emblée, l’article s’attaque au vif du sujet et accuse directement Brahim Ghali d’être l’auteur du viol commis à l’encontre de Khadijatou.
Après un bref aperçu biographique de la jeune victime sahraouie (naissance dans les camps, départ en Espagne dans le cadre du programme des vacances, séjour avec famille adoptive de Séville, retour aux camps en tant que volontaire traductrice), le récit s’arrête à la date fatidique du viol perpétré par l’ex-embassadeur de la prétendue « rasd » à Alger, devenu plus tard le chef du polisario.
L’auteur signale que pour des raisons familiales et culturelles liées à la société conservatrice sahraouie mais également par crainte d’être persécutée, la jeune sahraouie n’a pu révélé son drame et dénoncé son violeur que de retour en Espagne avec le soutien de sa famille adoptive.
Toutefois, enchaîne la journaliste, la plainte a été rejetée en 2018 par l’Audience Nationale sous prétexte que les deux parties impliquées ne sont pas de nationalité espagnole et que l’accusé ne réside pas en Espagne.
Sur ce point, l’auteur précise que aussi bien Brahim Ghali que Khadijatou, du côté de son père Mahmoud étaient des citoyens espagnols jusqu’à 1975, oú le Sahara était une colonie espagnole.
La journaliste indique que le contexte actuel marqué par la répulsion sociale au crime de viol (le mouvement me too, les affaires de viol collectif en Espagne) pourrait faire arriver l’affaire au bon port.
De même, la présence de Brahim Ghali en Espagne, bien que Khadijatou n’arrive pas à comprendre comment on a permis à un violeur recherché d’accéder en territoire espagnol en toute normalité, est en quelque sorte une chance pour réclamer justice.
Pour cela, précise l’auteur, Khadijatou est soutenu par une avocate pour mieux cerner son drame et son traumatisme.