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La réponse aux nouvelles menaces terroristes que pose le groupe « État islamique” (EI/Daech) en Afrique appelle un renforcement des capacités des États et des organisations sous-régionales, a affirmé, mardi, le ministre des Affaires étrangères, de la coopération africaine et des Marocains résidant à l’étranger, M. Nasser Bourita.
« La réponse aux menaces émergentes de Daech doit ériger en priorité le soutien aux États africains et aux organisations sous-régionales en matière de renforcement des capacités, le but étant d’assurer des résultats plus durables” dans la lutte contre ce groupe terroriste, a souligné M. Bourita lors de la réunion ministérielle du Groupe restreint de la Coalition internationale anti-Daech tenue en mode virtuel.
A ce propos, le ministre a fait part de l’engagement du Maroc dans le cadre des efforts de renforcement des capacités en Afrique comme en témoigne le soutien de l’ouverture à Rabat d’un bureau du Programme pour la lutte contre le terrorisme et la Formation en Afrique de l’UNOCT (United Nations Office of Counter-Terrorism).
M. Bourita a en outre appelé à une meilleure coordination des initiatives et efforts internationaux pour faire face à la situation “qui évolue sur le terrain”, mettant en avant le “grand potentiel” de mutualisation des efforts de la coalition avec ceux entrepris par la Coalition pour le Sahel en soutien au G5-Sahel.
Il y a lieu aussi de mettre en oeuvre les conclusions de la première réunion de la Coalition sur les menaces de l’EI en Afrique de l’Ouest, tenue en novembre dernier, à travers un “soutien concret” aux pays de la région dans deux domaines clés, a relevé le ministre.
Il s’agit de la collecte et la protection des preuves obtenues sur le champ de bataille, outre le besoin pour une sécurité frontalière globale, a expliqué M. Bourita.
Malgré le fait que Daech a perdu contrôle sur ses bastions au Moyen-Orient, le groupe ambitionne toujours de se réinventer en engrangeant davantage de soutien, de fonds et de combattants, en particulier dans d’autres régions du monde, a averti le ministre.
Il a, dans ce sens, fait observer que l’Afrique est désormais la cible et le focus de Daech, précisant que depuis la dernière réunion de la Coalition, la situation est alarmante et continue de se dégrader dans le continent où se propage la menace terroriste qui a atteint aujourd’hui la partie australe de l’Afrique.
L’année 2020 dans la région du Sahel a été la plus meurtrière avec un total de 4.250 morts, soit une augmentation de 60% par rapport à 2019, a rappelé le ministre, ajoutant que la majorité des victimes sont des civils (59%).
Il a de même indiqué que des armes de petit calibre et légères sont utilisées dans 70% des attaques, alors que les dispositifs explosifs improvisés représentent 30%.
M. Bourita a averti que Daech est en train de renforcer sa présence en Afrique à travers une collaboration plus forte avec d’autres groupes terroristes et réseaux criminels, soulignant que de plus en plus de groupes prêtent allégeance à Daech. Ils contrôlent des territoires tout en recrutant parmi les groupes séparatistes armés et les réfugiés vulnérables, a-t-il poursuivi.
Dans la même veine, le ministre a fait remarquer que les attaques sont menées de manière plus sophistiquée avec le transfert du savoir et de l’expertise de Daech aux groupes terroristes locaux, outre l’utilisation de nouvelles technologies, y compris les drones pour les opérations de reconnaissance.
M. Bourita a d’autre part exprimé les remerciements du Maroc à la Belgique et aux Etats-Unis pour cette réunion opportune, ajoutant que la situation pandémique, qui accapare l’attention et les efforts du monde, “ne doit pas nous distraire de la menace sérieuse que continue de poser Daech pour la paix et la sécurité internationales”.
Créée en septembre 2014 à l’initiative des Etats-Unis, des pays du Golfe, de la Turquie et de l’Egypte, la Coalition internationale anti-Daesh compte aujourd’hui 83 partenaires avec la Mauritanie qui vient de rejoindre la Coalition en 2020.