Pénurie d’enseignants francophones : Joly vante l’action d’Ottawa

3 mars 2021
Pénurie d’enseignants francophones : Joly vante l’action d’Ottawa

Assahafa.com

Sur près de 62,6 millions de dollars sur quatre ans débloqués en 2019, quelque 46,5 millions de dollars ont déjà été dépensés pour des projets visant le recrutement et la rétention des enseignants francophones dans les écoles de langue française et dans les programmes d’immersion et de français langue seconde.

Dressant le bilan des investissements déjà accordés, la ministre du Développement économique et des Langues officielles, Mélanie Joly, vante les projets retenus.

Mentorat et accompagnement professionnel pour les nouveaux enseignants immigrants francophones de la Coopérative enseignante pas‑à‑pas (CEPAP) en Ontario, financement additionnel à l’Université Saint-Boniface, au Manitoba, pour augmenter le nombre de diplômés en éducation, subvention à l’Association des collèges et universités de la francophonie canadienne (ACUFC) pour attirer, former et appuyer des enseignants… Plus de 26 millions ont déjà été versés pour soutenir les écoles de langue française, selon le gouvernement fédéral.

Pas encore d’effet sur le terrain

Pourtant, sur le terrain, le président de l’Association des conseils scolaires des écoles publiques de l’Ontario (ACÉPO), Denis M. Chartrand, n’en voit pas encore les effets.

Les effets des montants annoncés en 2019 n’ont pas résolu quoi que ce soit, même si c’est un pas dans la bonne direction. […] Il nous faut du financement pour aider nos universités à augmenter le nombre de diplômés, pour aider au recrutement, à la formation et à la rétention des professeurs, notamment dans les conseils éloignés.

Les écoles de langue française ontariennes évaluent à 950, le manque d’enseignants actuel.

La COVID-19 risque d’aggraver la situation, estime le directeur général de l’Association franco-ontarienne des conseils scolaires catholiques (AFOCSC), Yves Lévesque.

On a des enseignants chevronnés qui prennent leur retraite. Ils en ont assez. Ça va avoir un impact sur la pénurie actuelle.

D’autant qu’en Ontario, comme partout au Canada, beaucoup d’enseignants francophones jettent l’éponge au début de leur carrière. Leur taux de décrochage se situerait entre 25 % et 26 % dans les cinq premières années, selon la Fédération nationale des conseils scolaires francophones (FNCSF).

Pour M. Lévesque, pour faire une différence, l’argent du fédéral doit être récurrent.

On a besoin d’une continuité et que cet effort soit concerté avec les provinces et les conseils scolaires.

La ministre Joly assure qu’il est dans son intention de maintenir l’enveloppe budgétaire en place.

Dans la réforme linguistique qu’on va faire, on va faire en sorte que ce soit inscrit. […] On veut une pérennité au niveau des investissements, peu importe le gouvernement.

Favoriser le bilinguisme

La ministre rappelle également que plusieurs des propositions récemment présentées par son gouvernement pour la modernisation de la Loi sur les langues officielles s’inscrivent dans cette lutte contre cette pénurie, comme la création d’un corridor pour les enseignants francophones candidats à l’immigration ou encore, la mise en place, avec les provinces, d’un cadre de reconnaissance des qualifications des enseignants francophones diplômés au pays.

Les 20,5 millions $ de l’enveloppe déjà distribués pour renforcer l’apprentissage du français pour les anglophones, notamment au Québec, témoignent également de cette volonté du gouvernement de faire progresser le bilinguisme au pays, insiste-t-elle.

Les projets développés l’an passé vont faire en sorte qu’au cours des prochains mois et des prochaines années, on va voir une augmentation des places en immersion. […] Notre objectif est de faire en sorte qu’il n’y ait plus de listes d’attente.[…] Il y a eu une augmentation phénoménale du nombre d’enfants en immersion ces 10 dernières années, […] on veut aller plus loin!

Favorable à l’aide fédérale aux programmes d’immersion et saluant l’intervention d’Ottawa, la directrice générale de FNCSFFédération nationale des conseils scolaires francophones, Valérie Morand, rappelle toutefois que le besoin est encore plus pressant pour les conseils scolaires francophones.

On a actuellement une pénurie de 1500 à 2000 enseignants dans nos 28 conseils scolaires francophones. Au prorata, la situation est encore plus dramatique, d’autant que nous sommes en croissance.

Source: Radio-Canada

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